Buganda : découverte de trois corps enchaînés

Deux hommes et une femme ont été retrouvés morts ligotés ensemble ce vendredi dans un champ de manioc sur la transversale 7 Kaburantwa, de la commune de Buganda province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi). Les victimes n’ont pas été identifiées par la population locale. Des sources locales soupçonnent le responsable provincial des renseignements de déposer dans la localité des corps des personnes tuées ailleurs. (SOS Médias Burundi)

Des cultivateurs venaient des champs ce vendredi vers 11h lorsqu’ils ont été happés par des mouches et une odeur nauséabonde à moins de trois cents mètres des maisons d’habitation.

« Nous nous sommes approchés et avons vu trois corps. Deux corps d’hommes et un cadavre d’une femme attachés ensemble », ont-ils indiqué à SOS Médias Burundi.

Les témoins ont vite alerté l’administration et la police. « L’ administrateur communal a envoyé directement un officier de police judiciaire et des agents de la Croix-Rouge pour le constat et afin désinfecter les lieux du crime », a révélé une autorité collinaire.

Les corps n’ont pas été identifiés par les habitants de cette localité.

L’ administration a donné l’ordre de procéder directement à la mise en terre des corps en décomposition. Une décision qui n’a pas été du goût des témoins sur place qui ont laissé entendre que « des enquêtes devaient être menées avant l’enterrement des corps ».

Des habitants se disent inquiets par la fréquence de la découverte de cadavres à cet endroit. Ils affirment que cela fait plus de huit fois que des corps non identifiés sont enterrés sur place dans moins de cinq mois.

Ils soupçonnent le responsable provincial des renseignements de venir sur place jeter les corps des personnes tuées ailleurs.

« Il vient de passer cinq jours en train de circuler sur les lieux du crime à bord du véhicule de service pendant la nuit. Nous pensons que c’était pour identifier l’endroit où jeter les corps », ont estimé des habitants.

Ils demandent à la justice d’initier des enquêtes indépendantes.

L’ administrateur communal, Pamphile Hakizimana s’est contenté d’appeler la population à « aider la police judiciaire dans ses enquêtes ».

Le procureur de la République à Cibitoke dit attendre que l’officier de police judiciaire mandaté sur les lieux du crime lui fasse un rapport pour ouvrir un dossier.

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Photo : chef-lieu de la commune de Buganda