Ngozi : la surpopulation carcérale inquiète

Ngozi : la surpopulation carcérale inquiète

Le surnombre de prisonniers dans la prison centrale de Ngozi (nord du Burundi) inquiète certaines organisations oeuvrant pour les droits des détenus. Cela concerne autant la partie réservée aux hommes qu’aux femmes. La surpopulation carcérale est en effet un mal chronique des prisons burundaises. Le taux d’occupation des établissements pénitentiaires est de 309% avec plus de 13 mille prisonniers pour 4194 places. (SOS Médias Burundi)

Le mot d’ordre pour libérer des prisonniers afin de désengorger les prisons avait été lancé le 31 décembre 2021 par le président Évariste Ndayishimiye. Cette décision n’a pas encore été suivie.

C’est du moins le constat fait après une descente effectuée par l’association locale Ntabariza (qui milite pour les droits des détenus et prisonniers) dans les centres de détention (prisons et cachots ).

« Le nombre de prisonniers ne cesse d’augmenter alors que le président de la République a donné l’ordre aux procureurs de libérer les détenus afin de désengorger les maisons de détention », regrette Jean Marie Nshimirimana, son représentant légal.

A la fin de l’année dernière, la prison centrale de Ngozi comptait plus ou moins 1500 détenus. Aujourd’hui , cette maison d’arrêt regorge plus de 1800 occupants alors que sa capacité d’accueil ne dépasse pas 500 personnes.

Le compartiment pour femmes à Ngozi comptait 140 personnes. Il héberge actuellement plus de 220 détenues.

L’association Ntabariza demande aux procureurs d’appliquer les mesures prises par le président Neva. Des inquiétudes sont multiples en ce qui concerne les conséquences de cette surpopulation carcérale.

En matière sanitaire, la pandémie du Covid-19 se propage rapidement lorsqu’un détenu est atteint.

Aux mois de novembre et décembre derniers, plus de 500 prisonniers ont été atteints du Covid-19, du moins selon nos sources dans la prison centrale de Ngozi.

Le surnombre n’est pas rapporté dans la prison de Ngozi seulement. Les 11 maisons d’arrêt que compte la petite nation de l’Afrique de l’est hébergent plus de 13 mille détenus pour 4194 places.

À la fin de l’année dernière, le chef de l’Etat a conseillé aux juges et procureurs de » décider les emprisonnements en dernier ressort » afin d’éviter la surpopulation carcérale.

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Photo : vue intérieure de la prison de Ngozi

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