Kirundo : qui a tué le rapatrié Kambayingwe ?

Kirundo : qui a tué le rapatrié Kambayingwe ?

Quatre personnes dont le secrétaire provincial du parti CNDD-FDD en province de Kirundo (nord du Burundi) et le représentant de la ligue des jeunes du parti présidentiel au niveau provincial sont citées dans l’affaire d’assassinat de Ferdinand Nyandwi surnommé Kambayingwe, un ancien réfugié du camp de Mahama au Rwanda.La femme de la victime qui a assisté à la scène de son enlèvement a témoigné en date du 6 décembre dans une reunion tenue par le premier ministre Gervais Ndirakobuca. Elle a nommé les auteurs de l’assassinat de son mari. (SOS Médias Burundi)

La veuve a précisé quelques noms des personnes qu’elle a vu.

« J’ai vu les policiers qui assurent la sécurité du secrétaire provincial du parti CNDD-FDD Jean Claude Mbarushimana et le responsable des Imbonerakure Abel Ahishakiye. Des policiers en présence de leurs chefs ont tabassé violamment mon mari […] », a expliqué la veuve.

« Ils piétinaient ses organes génitaux, les côtes, la tête,.. », a signalé cette maman de quatre enfants.

Des sources locales indiquent que même si la victime a été accusée de détention illégale d’armes, il s’agit d’un montage.

« Ils voulaient juste un prétexte pour l’éliminer », estiment nos sources.

Les représentants du CNDD-FDD à Kirundo reprochaient à Kambayingwe « sa participation aux manifestations de 2015 contre un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza ».

Cet ancien militant du parti UPD- Zigamibanga (opposition) aurait frappé le commissaire provincial de police de cette époque lorsqu’il voulait mettre la main sur lui. C’est en ce moment là que Kambayingwe recherché, aurait pris fuite vers le Rwanda.

De retour du camp de Mahama l’année dernière, Kambayingwe se serait rapproché des militants du parti présidentiel pour réaliser en paix son projet de transformation de bière à partir des fruits.

D’autres sources évoquent également dans cette affaire de meurtre l’administrateur de la commune de Kirundo Viateur Habimana.

« C’est lui qui a donné le véhicule qui a emmené trois personnes dont la veuve pour assister aux funérailles ordonnées par l’administration de Kirundo. La dépouille avait été jetée dans la réserve naturelle de Murehe tout près de la frontière burundo-rwandaise. Il l’a fait pour se couvrir sinon il est parmi les commanditaires de l’assassinat », disent-elles.

Sa femme réclame justice malgré qu’elle subit terreur et intimidation.

« Des véhicules du secrétaire provincial du parti et du représentant de la ligue des jeunes du CNDD-FDD font des mouvements près de ma maison. En compagnie de policiers, ils viennent m’intimider », a-t-elle informé le premier ministre Gervais Ndirakobuca.

Le premier ministre a ordonné au gouverneur de veiller à la sécurité de cette veuve.

Même si les noms des auteurs de cet assassinat ont été divulgués, aucune enquête n’a été ouverte, se désole une source proche du dossier.

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L’affaire Kambayingwe est l’un des cas d’assassinat de rapatriés que les réfugiés de Mahama au Rwanda ont suscité ce mardi quand ils ont rencontré une délégation du gouvernement burundais, rechignant de retourner dans leur pays.

Ferdinand Nyandwi dit Kambayingwe a été tué le 26 novembre dernier et son corps jeté dans la réserve naturelle de Murehe non loin de la frontière avec le Rwanda. Il a été enterré dans la précipitation sur ordre des autorités administrative et policière dans la province.

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Photo d’illustration : au chef-lieu de la province de Kirundo

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