Burundi : le président Neva rassure les présumés auteurs de crimes recherchés par la CPI
Le président burundais Évariste Ndayishimiye a animé son habituelle conférence publique de fin d’année. Il est revenu sur les questions de l’heure. Parmi lesquelles, les récentes déclarations de la CPI (Cour Pénale Internationale) qui a indiqué vouloir poursuivre les « présumés auteurs de crimes » qui ont été commis dans la petite nation de l’Afrique de l’est en 2015. « Nous avons des juridictions compétentes pour juger les auteurs de crimes », a-t-il déclaré. (SOS Médias Burundi)
Chaque fin d’année, le président burundais parle aux médias et aux citoyens. Plusieurs habitants s’étaient rendus à Kirundo (nord du Burundi) pour lui faire part des injustices dont ils sont victimes et des journalistes pour lui poser des questions. Pendant plus de trois heures, le président burundais a écouté et donné des réponses le vendredi 30 décembre dernier.
« Pour la question concernant la CPI, je voudrais être clair : toute chose est régie par des lois. Au moment où le Burundi était encore membre de cette cour, il s’y trouvait parce qu’il y avait des conventions qu’il avait signées. Chaque pays peut se retirer de ces conventions soit par dénonciation ou retrait simple car en y adhérant, on le fait aussi sans contrainte. Comme le Burundi s’est retiré de ces conventions, s’ils veulent faire quelque chose, ils devront nous montrer sur quelle base légale ils le font. Le Burundi ne fait plus partie de la CPI et ce qui s’y passe ne nous concerne plus », a répondu à un journaliste d’un média local le président Neva.
Et de rassurer « le Burundi n’est plus le même. Dans le passé, une personne pouvait commettre un crime et rester libre. Mais aujourd’hui, tous les auteurs de crimes sont punis. Même les Burundais qui se cachent dans d’autres pays, nous continuons de demander à ces pays de les extrader pour qu’ils soient jugés au Burundi. Ces instances internationales ne peuvent pas agir au nom du Burundi alors que nous avons des juridictions compétentes ».
Le président Neva affirme que si un Burundais venait à être arrêté sur le sol d’un quelconque pays, « ce serait un problème entre ce pays et le Burundi et non entre le Burundi et la CPI ».
« Nous aussi si nous arrêtons un citoyen d’un autre pays, il a le droit de nous le réclamer. Je pense que s’il y a un Burundais accusé de tel ou tel autre crime, c’est au Burundi de le juger », a tranché celui qui a limogé son porte-parole le même jour, devenu ingérable, d’après plusieurs sources au sein de la présidence.
Depuis le 27 octobre 2017, le Burundi ne fait plus partie des statuts de Rome établissant la CPI.
Mais récemment, cette cour a annoncé que les enquêtes sur le Burundi vont bon train et qu’elles touchent presqu’ à leur fin. La prochaine étape consistant à émettre des mandats d’arrêt internationaux contre les auteurs présumés.
Cela, cinq ans après le début des enquêtes proprement dites sur des crimes qui auraient été commis au Burundi pendant la crise politique de 2015, une crise déclenchée par un autre mandat controversé de feu président Pierre Nkurunziza.
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Photo : le président Évariste Ndayishimiye lors de sa conférence publique à Kirundo, le 30 décembre 2022
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