Minembwe : l’armée burundaise menace d’attaquer le groupe armé Twirwaneho

Minembwe : l’armée burundaise menace d’attaquer le groupe armé Twirwaneho

Les militaires de la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) postés dans le Sud-Kivu à l’est de la RDC multiplient des attaques contre des groupes armés locaux et étrangers. Ce mercredi, ils ont annoncé vouloir attaquer les positions du groupe armé Twirwaneho composé de jeunes Banyamulenge. Mais ils leur ont donné la chance de se retirer de Minembwe, une zone peuplée par les membres de la communauté Banyamulenge, le seul moyen de ne pas s’exposer aux hostilités. Les représentants des Banyamulenge qui craignent un ratissage ethnique estiment que si Twirwaneho quitte Minembwe, les Maï Maï et les FARDC vont les agresser. (SOS Médias Burundi)

Les représentants de l’armée burundaise dans le Sud-Kivu ont rencontré des chefs locaux des localités de Runundu, d’Ilundu et de Kivumu. Ce sont des localités de la zone de Minembwe située sur le territoire de Fizi en province du Sud-Kivu à l’est de la RDC.

« Ils nous ont envoyés dire aux jeunes combattants de Twirwaneho de quitter leurs positions de Minembwe sans quoi ils seront tués. En tout cas,ils ont été clairs là dessus », témoignent des chefs locaux qui ont participé à la réunion de mercredi.

Pour les représentants Banyamulenge, « si les combattants de Twirwaneho quittent nos villages, nous serons attaqués par les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique) et les Maï-Maï comme ils ont l’habitude de le faire ».

L’armée burundaise est postée dans le Sud-Kivu officiellement depuis mi août 2022. Elle s’y trouve dans le cadre de la force régionale de l’EAC décidée par les chefs d’Etat de la communauté Est-Africaine en juin cette année pour combattre les groupes armés locaux et étrangers qui pullulent dans l’est du Congo.

Dans cette partie du Congo, deux groupes armés burundais, le Red-Tabara considéré par les autorités burundaises comme un mouvement terroriste et les FNL (Forces nationales de libération) du général déchu Aloys Nzabampema y sont installés. Au cours des derniers mois, les militaires burundais ont intensifié les attaques contre ces deux groupes armés, chaque camp revendiquant la victoire.

Lors de sa conférence publique le 31 décembre dernier, le président burundais Évariste Ndayishimiye a indiqué que « des rebelles installés dans les brousses au Congo mais qui ne veulent plus perturber leur pays ont déjà montré l’intention de rentrer dans leur patrie » affirmant que « des négociations avec l’ONU sont en cours pour voir dans quel cadre ils peuvent être rapatriés ».

Récemment, l’armée congolaise a également demandé à Twirwaneho de quitter Minembwe pour « éviter des pertes inutiles ». Mais le groupe armé et des chefs coutumiers ont annoncé « craindre un ratissage ethnique » en cours de préparation dans la zone.

Les chefs coutumiers Banyamulenge ont saisi l’EAC. Twirwaneho et d’autres groupes locaux avaient participé au troisième round des pourparlers de Nairobi (Kenya) en décembre dernier. Mais ils ont refusé de déposer les armes arguant que « nous sommes là pour protéger nos communautés contre l’agression des groupes rebelles étrangers et ne pouvons pas déposer les armes aussi longtemps qu’ils sont sur le sol congolais ».

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Photo : un officier de l’armée burundaise en réunion avec des chefs locaux des Banyamulenge à Minembwe

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