Nakivale (Ouganda) : l’Ouganda va collecter une taxe en plein camp de réfugiés
L’Office ougandais des recettes veut collecter des taxes au sein des réfugiés sur les maisons et commerces. Une campagne a été lancée pour expliquer le projet qui ne fait pas l’unanimité. (SOS Médias Burundi)
Les activités de sensibilisation ont commencé le 23 janvier dernier. L’office ougandais des recettes demande aux réfugiés de se faire enregistrer afin de recevoir un numéro d’identification fiscale.
« Nakivale n’est pas un camp fermé. À côté des réfugiés, il y a des nationaux. C’est une région aussi bien habitée, un lieu de peuplement et de réinstallation libre. Alors, ces gens font du commerce et ont des maisons, y compris des réfugiés. Raison pour laquelle ils doivent s’acquitter des taxes et impôts », expliquent des inspecteurs des impôts.
Les réfugiés concernés sont ceux qui ont un commerce et possèdent des propriétés foncières.
Le camp de Nakivale est subdivisé en trois parties appelées « Sub camps » à savoir Sub Base camp, Sub camp Rubondo et Sub camp Juru.
La partie la plus visée par les taxes est celle dénommée « Base camp » où est érigé un centre urbain du camp.
Les occupants qui ne sont pas en mesure de payer les taxes doivent aller vivre dans les zones de Sub camp Rubondo ou déménager vers le Sub camp Juru, habités par des démunis ou des réfugiés à revenus moyens, appelés aussi quartiers populaires.
Les quartiers de New Buja et New Hope, essentiellement habités par des Burundais et des Congolais se trouvent dans la partie visée par l’assiette fiscale. Cette partie regorge de belles maisons d’habitation, certaines construites en dur, des hôpitaux privés, des boucheries ou encore des mini-alimentations.
Certains réfugiés apprécient la mesure au moment où d’autres se sentent gênés.
« C’est vraiment inacceptable, demander une taxe à un réfugié qui essaie de survivre grâce à des activités génératrices de revenus insignifiantes», disent-ils.
« On a entendu beaucoup de rumeurs disant qu’une partie de Nakivale, surtout la zone de Base camp va devenir un petit centre commercial, on ne sait pas si c’est le début de ce projet mais plutôt il fallait nous associer au lieu de nous forcer à payer des taxes », ajoutent-ils.
D’autres y voient un avantage.
« Quand on va me donner un numéro d’identification fiscale, j’aurais aussi un numéro de ma parcelle. Et donc, si cette zone est transformée en centre urbain, je pourrais agrandir et construire d’autres appartements à faire louer. En d’autres termes, la parcelle m’appartient définitivement. Si c’est dans ce sens que cela s’organise, ça serait très bénéfique».
Le camp de Nakivale compte plus de 140 mille réfugiés dont plus de 33 mille Burundais.
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Photo : une pancarte indiquant le camp des réfugiés de Nakivale
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