Masisi: le M23 progresse vers la cité de Sake

Masisi: le M23 progresse vers la cité de Sake

De violents affrontements entre les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) et le groupe armé M23 se poursuivent en territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu à l’est du Congo. Les FARDC perdent leurs points stratégiques qui sont récupérés par la rébellion. (SOS Médias Burundi)

Ce lundi, deux nouveaux villages situés dans l’ouest de la ville de Goma ( chef-lieu du Nord-Kivu) sont tombés dans les mains du M23.

Les villages de Kalake et Tuonane qui sont situés à 7 Kilomètres de la cité de Sake sont dans les mains du M23 après de violents combats survenus dans l’après-midi de ce lundi, ont affirmé des sources locales.

Le M23 a pris contrôle de ces deux villages en passant par le village de Ruvunda , un village entouré par des fermes de vaches.

« Nous avons vu les rebelles du M23 en train de quitter leurs positions dans le groupement de Kamuronza », a témoigné à SOS Médias Burundi un habitant joint ce lundi dans la soirée.

Récemment, le M23 a repris la cité de Kitchanga située à quelques 80 kilomètres au nord-ouest de la capitale du Nord-Kivu. L’armée congolaise peine encore à le déloger de cette cité stratégique.

Jusqu’à présent, aucune communication des FARDC ( Forces Armées de la République Démocratique du Congo) sur les avancées des rebelles de ce lundi.

Les combats se poursuivent malgré l’appel des chefs d’État de la communauté Est-Africaine à l’arrêt des violences et à un cessez-le-feu immédiat, une requête qui a aussi été exprimée par le souverain pontife lors de son récent et premier déplacement en RDC et en Afrique.

Dans un communiqué, l’ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant aux autorités congolaises de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants, a récemment expliqué avoir repris les hostilités pour « protéger les Tutsis congolais visés par un génocide planifié par le gouvernement de Kinshasa ». Les autorités congolaises quant à elles restent persuadées qu’elle bénéficie du soutien du Rwanda.

Dans une récente déclaration, l’armée congolaise a accusé le Rwanda d’avoir déployé des éléments des forces spéciales de son armée qui ont en réalité pris Kitchanga. Les autorités congolaises reprochent aussi au Rwanda de « préparer un génocide contre les Tutsi congolais » afin de « trouver un alibi justifiant l’envoi de ses militaires pour envahir le Congo ».

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Les relations entre les deux pays des Grands-Lacs d’Afrique ne cessent de se détériorer depuis la résurgence du M23. Le Rwanda de son côté, accuse le gouvernement congolais de « collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions » dans le but de « déstabiliser son territoire ».

La situation dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale continue de se dégrader malgré la présence d’une force régionale et de la Monusco (Mission de l’organisation des Nations-Unies en RDC). Elles sont décriées par une partie de la société civile, de politiciens et de groupes de pression congolais qui les accusent d’être « inefficaces et complices », parce qu’elles n’attaquent pas le M23. Ce lundi, ils ont appelé à une manifestation généralisée en province du Nord-Kivu pour « protester contre la force de l’EAC et la Monusco », qu’ils qualifient de « spectateurs et scouts », qui ne servent que d’arbitre.

« C’est bizarre, si le M23 décide de prendre une localité, ils finissent par chasser les FARDC », analyse un observateur de la crise congolaise qui estime que « l’unique but des rebelles est de couper la ville de Goma du reste du monde et l’asphyxier ».

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La rébellion contrôle plusieurs zones de la province du Nord-Kivu depuis mi juin 2022, dont Bunagana, la cité frontalière avec l’Ouganda.

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Photo d’archives : des rebelles du M23 jubilent dans la cité de Kitchanga, après sa prise

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