Tanzanie : le HCR réaffirme son soutien aux réfugiés

Tanzanie : le HCR réaffirme son soutien aux réfugiés

La Représentante-pays du HCR en Tanzanie est en tournée dans les camps de réfugiés. Elle a tranquillisé les réfugiés qu’en 2023, cette Agence Onusienne restera à leur écoute. À Nyarugusu comme à Nduta, Mahoua Parums est accueillie par des doléances pour l’amélioration des conditions de vie en terre d’exil. Les réfugiés espèrent que la nouvelle cheffe du HCR trouvera des solutions à leurs doléances. (SOS Médias Burundi)

Mahoua Parums a débuté sa tournée au camp de Nyarugusu qui héberge des Burundais et des Congolais. Elle a réaffirmé le soutien de son agence aux réfugiés.

« J’ai eu des discussions fructueuses avec les autorités du camp, les représentants des réfugiés, les partenaires et les réfugiés sur la protection, les moyens de subsistance, l’énergie et les défis rencontrés en terre d’exil », a-t-elle révélé.

Les leaders communautaires des réfugiés ont « répété » pour la énième fois leur calvaire.

« Nos doléances sont devenues comme une chanson, on répète toujours la même chose : l’insécurité, la faible quantité de ration, des arrestations arbitraires et des rapatriements forcés. À cela s’ajoutent des interdictions de circulation de motos, vélos, de faire du commerce et pratiquer l’agriculture », disent-ils, rassurés qu’ils exposent ces doléances au moins pour la première fois à la nouvelle cheffe du HCR en Tanzanie.

Bilan satisfaisant en 2022…

Le travail fait en 2022 est salué par le HCR.

« Construction des routes de 25 km, plus de 3860 abris construits ou réhabilités, huit salles de classe construites, plus de 6800 réfugiés soutenus en bois de chauffage, des rapatriements volontaires, des soins de santé de qualité fournis,… « , se réjouit Madame Mahoua.

Le HCR fait des engagement pour plus de 247.000 réfugiés essentiellement des Burundais et Congolais qui restent en exil.

« Le HCR travaille avec le gouvernement et ses partenaires pour assurer la protection et la sécurité des réfugiés.Tout comme en 2022, en 2023, nous continuerons à fournir : abris, routes, articles non- alimentaires, établissements d’enseignement, eau, assainissement et hygiène, rapatriement librement consenti, opportunités de réinstallation et assistance sanitaire », a-t-elle énuméré.

Des réfugiés burundais dans une réunion avec des représentants du gouvernement tanzanien au camp de Nduta, janvier 2023

Ces promesses sont prises avec des pincettes par les concernés au camp de Nyarugusu. Ils semblent avoir perdu espoir.

« Attendons voir que les paroles seront traduites en actes. Même ses prédécesseurs avaient un bon langage mais quand il s’agissait de plaider pour les réfugiés burundais par exemple arrêtés arbitrairement ou portés disparus, on a jamais entendu leur voix », remarquent-ils.

Recherche d’une solution durable

Le HCR a expliqué aux réfugiés que progressivement, une solution durable à la situation de statut de réfugié doit être trouvée.

Au camp de Nduta, le message est compris d’une autre façon.

« C’est en fait, une autre façon de dire que nous devons rentrer. Car, elle a indiqué que cette solution, suppose qu’un grand nombre de réfugiés doivent répondre massivement au rapatriement volontaire, qu’un petit nombre recevra la nationalité et que d’autres pourront être relocalisés pour le troisième pays d’asile. Les deux dernières solutions sont en quelque sorte moins envisageables », ont réagi des réfugiés.

À moins que la présidente de la Tanzanie Samia Suluhu Hassan change de ton sinon son prédécesseur John Pombe Magufuli avait souligné en 2018 que la naturalisation de réfugiés burundais est suspendue, à la demande de l’ancien chef d’État burundais Pierre Nkurunziza.
Les deux anciens président mourront deux ans après ces déclarations.

Le HCR n’a pas manqué de dire qu’il accuse un manque de moyens financiers.

« Plusieurs donateurs ont tourné les yeux vers la crise Russo-Ukrainienne et le Covid-19, ce qui a fait que la crise des réfugiés en Afrique soit presque oubliée. Nous demandons aux partenaires de l’ONU de réserver une attention à nos demandes pour subvenir aux besoins de ces populations sans abris », a appelé la Représentante du HCR en Tanzanie.

La Tanzanie abrite à elle seule, plus de 145 mille réfugiés burundais, selon les chiffres du HCR.

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Photo : une partie du camp de réfugiés en Tanzanie

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