Kakuma (Kenya) : deux réfugiés burundais tués

Kakuma (Kenya) : deux réfugiés burundais tués

En un seul mois, deux réfugiés burundais ont été tués et plusieurs autres blessés au camp de Kakuma situé aunord-ouest du Kenya. Presque tous sont tombés dans des embuscades imputées à la communauté sud-soudanaise de la tribu Nuer. La police est accusée d’être inefficace. (SOS Médias Burundi)

La semaine dernière, une femme a avorté sur un point de distribution d’eau public alors qu’elle était allée puiser de l’eau. Des réfugiés rapportent que l’incident faisait suite à une bagarre dont les auteurs sont des réfugiés Sud-soudanais.

« Après être violemment malmenée, la femme enceinte a avorté. Des Sud-soudanais de la tribu Nuer sont agressifs ici dans le camp. Ils sont auteurs de plusieurs délits et crimes », rapportent des réfugiés burundais.

Ils déplorent déjà la mort de deux autres réfugiés burundais, succombés à l’hôpital en février dernier.

« Ils sont tombés dans une embuscade. Les auteurs de l’embuscade leur ont tout pris avant de les blesser. Évacués, ils ont malheureusement succombé à l’hôpital », regrettent des proches des défunts.

Des leaders communautaires burundais tentent de jouer la médiation.

« N’eût été le conseil des sages qui nous a empêché de nous venger, on aurait tué au moins un d’entre eux pour leur montrer qu’ils peuvent eux aussi mourir. Les leaders communautaires nous appellent au calme mais cela ne va pas durer, la justice populaire s’en suivra en tout cas», jurent des jeunes burundais.

La police est accusée d’être inefficace et partiale.

« Des fois on imagine que la police est complice car elle n’agit pas face à cette criminalité. Et si jamais il y a des gens arrêtés, ils sont libres le lendemain. Et s’il s’agit des Kényans, là on dirait qu’ils ont la bénédiction pour malmener les réfugiés », affirme un jeune burundais qui a été blessé au niveau du visage quand il essayait de s’interposer lors d’une bagarre entre réfugiés et citoyens kényans de la communauté d’accueil.

Les réfugiés dénoncent aussi l’inaction de la police et des gardiens civils quand il s’agit de rechercher des biens surtout des motos volées au camp. Ils demandent à la police de changer de de comportement et de redoubler d’effort pour sécuriser surtout pendant la nuit, la route qui relie Kakuma et son agrandissement de Kalobeyei, un tronçon plus utilisé dans ce genre de banditisme.

Kakuma compte plus de 200 mille réfugiés de plusieurs nationalités dont plus de 20 mille Burundais.

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Photo d’illustration : une pancarte indiquant le camp des réfugiés de Kakuma

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