Gitega : 24 présumés homosexuels en détention

Gitega : 24 présumés homosexuels en détention

Constitués d’hommes, de femmes et jeunes, les 24 individus sont détenus depuis le 23 février dernier dans la capitale politique Gitega (centre du Burundi). Ils sont soupçonnés de se constituer en groupes d’homosexuels. (SOS Médias Burundi)

Les concernés ont été arrêtés par la police en collaboration avec le Service national de renseignements. Ils participaient dans un atelier organisé par une association locale dénommée « Muco ». C’est l’USAID qui avait financé la formation, selon nos sources.

« Plusieurs policiers et agents de renseignements, accompagnés par des administratifs locaux se sont introduits dans les locaux où ils se trouvaient pendant le moment de pause », disent nos sources.

Tous les membres du groupe ont été interpellés sur le champ, conduits au cachot du commissariat provincial à bord de pick-up de la police et du SNR (Service national de renseignements), ajoutent des témoins.

Les 24 personnes sont soupçonnées de se constituer en groupes d’homosexuels.

« Sur le lieu de leur interpellation, nous y avons découvert plusieurs préservatifs, des seringues et des documents-statuts sur les droits et la protection des homosexuels », indiquent des sources policières.

Une source sécuritaire dans la ville commerciale Bujumbura où est concentrée l’administration centrale de la petite nation de l’Afrique de l’est a confié à SOS Médias Burundi que « le dossier est géré au niveau des services secrets même si les détenus sont dans les mains de la police ».

Les porte-paroles de la police et du parquet général n’étaient pas disponibles pour réagir à nos questions. La porte-parole du parquet général elle, Agnès Bangiricenge n’a même pas réagi aux messages que nous lui avons envoyé. Le gouverneur de Gitega Venant Manirambona n’était pas joignable sur son téléphone portable.

Mais ce mercredi, sans citer le cas de Gitega, le président Évariste Ndayishimiye est revenu sur les droits des homosexuels dans son pays.

« […] Les homosexuels burundais même ceux qui vivent en dehors du pays, où qu’ils soient, même aux USA, ils doivent être bannis, traités en paria, ce sont des maudits », a-t-il insisté lors d’une retraite parlementaire.

Jusqu’en décembre 2022, 68 pays au monde criminalisait l’homosexualité. Ils sont situés en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Au moins 11 d’entre eux appliquent la peine de mort contre les homosexuels. Au Burundi, ils sont punis d’une peine pouvant aller jusqu’à deux ans de prison et d’une amende.

Les 24 présumés homosexuels ont eu droit à une aide juridique, a-t-on appris.

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