Rwanda-RDC : Paul Kagame fustige les manifestations anti-Macron
Le président rwandais trouve déplacées les manifestations organisées en RDC contre la prochaine visite du président français Emmanuel Macron à Kinshasa. Il rassure que Kigali n’est pas impliqué dans la crise congolaise mais dit que son pays reste prêt à se défendre s’il venait à être agressé. (SOS Médias Burundi)
Emmanuel Macron, le président français a entamé une tournée africaine de quatre jours qui le conduira au Gabon, en Angola, au Congo et en RDC où la population notamment à Goma a commencé des manifestations anti-Macron.
Pour Paul Kagame, ces agissements sont contre productifs.
« Je voudrais dire aux manifestants qu’ils pourraient ne pas savoir de quoi il s’agit ou contre quoi ils protestent. La visite en soit n’est pas un problème et ne devrait pas être objet de manifestation. C’est d’ailleurs le cas des manifestations anti-Rwanda, le problème n’est pas là », a martelé Paul Kagame dans une conférence de presse animée mercredi dans la soirée dans la capitale Kigali.
« Plutôt, ces manifestants devraient exiger des comptes à leurs dirigeants et leur demander pourquoi ils n’apportent pas de solution durable à la crise, sinon ils perdent leur temps ou sont instrumentalisés pour rien», a-t-il ajouté.
M.Kagame minimise aussi les menaces congolaises sur son pays.
D’après le président rwandais, les menaces de la RDC d’attaquer son pays et de renverser ses dirigeants sont farfelues et carrément vides.
Il a indiqué qu’il a eu connaissance des informations selon lesquelles la RDC chercherait des soutiens de ses amis de l’Afrique australe dans ce projet « irréalisable ».
« Quelle que soit la raison pour laquelle ils pourraient répandre ces menaces dans le public, les responsables congolais ont ce droit. Mais cela ne doit pas être considéré comme un véritable casse-tête pour nous. La RDC ne peut pas inciter les forces de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) à les soutenir dans une guerre potentielle contre le Rwanda, plutôt, ces dernières prévoyaient probablement d’intervenir pour aider à ramener la paix dans la partie- Est agitée. Sinon , à mon entendement, je ne vois pas comment la SADC pourrait tomber dans ce piège”, a-t-il dit.
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Le chef de l’État rwandais a cependant lancé un avertissement à toutes les forces déstabilisatrices.
« La réassurance est la plus importante, les menaces sont sans fondement, ce n’est vraiment pas réalisable. Soyez en paix, cela ne devrait pas vous déranger, je demande à la population rwandaise et à tout le monde de vaquer à leurs activités quotidiennes », a rassuré le président rwandais.
« Nous, nous ne voulons que la paix, pas la guerre en tout cas, mais si nous sommes agressés, gare à celui qui voudrait nous provoquer. Les responsables de la sécurité rwandaise sont depuis longtemps préparés. Nous sommes prêts à nous défendre depuis longtemps », a-t-il précisé d’un ton vigoureux.
Les relations entre le Rwanda et le Congo ne cessent de se détériorer depuis la résurgence du M23. L’ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021 reprochant au gouvernement congolais de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants bénéficie du soutien du Rwanda, selon les autorités congolaises.
Le Rwanda de son côté reproche à la RDC de collaborer avec les génocidaires rwandais FDLR en leur fournissant des uniformes, armes et munitions dans le but de « déstabiliser son territoire ». Le président congolais Félix Tshisekedi qualifie les FDLR comme « une force résiduelle réduite au banditisme », ne représentant plus de menace pour le Rwanda.
À plusieurs reprises, depuis mi juin 2022, Kigali et Kinshasa se sont mutuellement accusées de provocation. Au moins deux militaires congolais ont été tués par les services de sécurité rwandais les accusant d’avoir franchi la frontière entre les deux pays et tiré sur les civils et les agents d’immigration.
Les pays de la sous-région peinent toujours à réconcilier les deux pays de la région des Grands-Lacs d’Afrique et membres du bloc économique de l’Afrique de l’est tout comme « trouver une solution durable à la crise securitaire » qui prévaut dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale depuis trois décennies.
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Photo d’archives : Paul Kagame, le président de la République du Rwanda
