Tolérence politiqiue : Agathon Rwasa ne croit pas aux déclarations du président Ndayishimiye

Tolérence politiqiue : Agathon Rwasa ne croit pas aux déclarations du président Ndayishimiye

Ce lundi, le leader du CNL, principal parti de l’opposition burundaise, Agathon Rwasa, a animé un point de presse. Selon lui, l’intolérance politique est encore une réalité au Burundi. Récemment, le Premier ministre d’abord et ensuite le chef de l’Etat, avaient déclaré qu’il n’y aura plus de considération politique ou autre pour « construire le Burundi ensemble ». (SOS Médias Burundi)

De retour du sommet de l’Union africaine, le président burundais avait emboîté le pas à son Premier ministre en invitant les Burundais à œuvrer ensemble pour développer le pays ensemble.

Selon Agathon Rwasa, les actes ne suivent pas.
« C’est de droit que les autorités tiennent ce langage. Mais les discours ne suffisent pas. Il faut des actes. Quand on verra que le gouvernement s’ouvre à d’autres partis politiques dans la responsabilisation des uns et des autres, qu’on ne demeure pas comme dans un carcan ou on ne voit que le seul parti CNDD-FDD, quand on verra M.le président prendre son courage à deux mains et nommer par décret des gouverneurs, des ministres, des hauts cadres, quand des rectifications au niveau des marchés publics seront réellement publics, ouverts à tous (…) et non à une poignée de gens qui en ont le monopole… », a martelé l’opposant historique.

Pour M. Rwasa, « ce sera tout à son honneur quand on verra que le gouvernement songe au bien-être des Burundais».

A la question de savoir s’il n’a pas peur de voir son parti se disloquer, le leader du CNL fait un clin d’œil aux politiques : « la ‘nyakurisation’* … je n’y vois rien de positif. Il faut faire preuve de maturité et créer son propre parti politique. Pour moi il n’y a pas à craindre que cela se produise au sein de mon parti », avant d’affirmer que les complots contre lui sont presque son quotidien.

Et malgré des malentendus au sein des cadres du CNL, M. Rwasa se veut confiant : « les élections ( législatives) auront lieu dans deux ans, et je pense que la situation ne sera plus la même ».

Le CNL a même sorti un communiqué appelant ses membres à rester sereins et venir participer au congrès national qui coïncidera avec la célébration du quatrième anniversaire qui aura lieu le 12 mars 2023. Ledit congrès avait été initialement prévu le 19 février, mais « il y avait des malentendus au sein des membres du parti. Certains s’étaient plaints chez le ministère de tutelle qui a dû décider de reporter l’événement. »

Martin Niteretse, le ministre en charge des affaires intérieures et de la sécurité, a marqué son accord pour le 12 mars.

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Photo d’illustration : le leader CNL Agathon Rwasa en campagne électorale, mai 2020

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