Nord kivu : une liberté de presse à double tranchant

Nord kivu : une liberté de presse à double tranchant

Ce mercredi 3 mai, les médias du monde entier célébraient la Journée de la liberté de la presse. Les journalistes du Nord-kivu (est de la RDC) ont également célébré cette journée. Ils sont appelés à œuvrer pour accompagner les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) sur la ligne de front, et diffuser l’information d’une façon équilibrée, une situation qui n’est pas facile à gérer. (SOS Médias Burundi)

Au Nord-Kivu, la célébration est intervenue dans un contexte particulier où les journalistes disent être confrontés à de nombreuses difficultés.

« Depuis l’instauration de l’État de siège à l’est de notre pays (mai 2021), cela a eu énormément d’incidents négatifs sur notre travail de journaliste. Il y a eu restriction de liberté de la presse », disent des journalistes.

Ils donnent l’exemple de reportages dans un contexte énormément contrôlé par le gouvernement central sur la guerre entre l’armée régulière et le M23.

« Tout ce que le journaliste a besoin de couvrir, il ne le fait pas. Parce que tout simplement, il est sous la loupe des autorités et il pense que les autorités militaires vont prendre cela comme une pression », a expliqué Merveille Kiro, un journaliste basé au Nord-Kivu.

Le dilemme…

Entre État de siège et la guerre à l’est, les professionnels de médias ne devraient pas diffuser les informations qui démoralisent l’armée pendant cette période, estime Rosen kalafulo. La rédactrice en chef de Pole fm invite au journalisme patriotique.

« Le pays est agressé par le M23 et si nous devons diffuser les informations, nous devons diffuser les informations qui ne doivent pas démoraliser l’armée. Nous sommes gérés par l’armée au Nord-Kivu ».

Elle fait une nuance avec ce qui se passe entre l’Ukraine et la Russie.

Prenant part à cette célébration, Romy Ekuka Lipopo, vice-gouverneur du Nord Kivu a rappelé que la responsabilité d’une bonne liberté de la presse est partagée.

« Nous sommes partenaires de journalistes par rapport à leur métier. C’est nous qui devons planifier le cadre du travail de journalistes. C’est nous qui devons préciser les lois sur lesquelles les journalistes doivent travailler. C’est nous qui devrons assurer la sécurité de journalistes lorsqu’ils donneront les informations nécessaires à la population pour son vécu quotidien.
Nous, gouvernement provincial, nous devons tout mettre en œuvre pour tracer un cadre de travail de journalistes car c’est dans leur travail que la population est informée », a-t-il énuméré avant d’appeler les journalistes à suivre leur déontologie.

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Photo d’archives : des journalistes malmenés par des éléments de la police congolaise et de la garde présidentielle alors qu’ils couvraient une manifestation à Goma , chef-lieu du Nord-Kivu

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