Cibitoke : nouvelle pénurie de carburant
Il s’observe un manque criant de carburant de type essence et mazout à travers toute la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi) depuis près d’une semaine . La conséquence immédiate est la hausse du ticket de transport alors que la circulation des biens et des personnes est au point mort. Le gouverneur met en garde les spéculateurs. (SOS Médias Burundi)
Dans les 11 stations-service réparties sur les 6 communes de la province de Cibitoke, aucune goutte d’essence n’est trouvable depuis bientôt une semaine, comme a pu le constater notre reporter sur place.
Sur le marché parallèle, on assiste à une hausse exponentielle du litre d’essence qui s’achète à plus de 8000 francs burundais alors que le prix officiel sur la station-service est de 3250 francs.
L’autre conséquence est liée à la hausse généralisée du ticket de transport à l’intérieur comme à l’extérieur de la province.
Par exemple, le ticket du trajet Rugombo-Mabayi est passé de 5 mille à 10 mille francs, tandis que celui de Rugombo-Bujumbura (ville commerciale) est passé du simple à plus du double, donc de cinq mille à douze mille francs.
Suite à cette situation, des grognes s’observent chez les voyageurs.
Les transporteurs expliquent que la hausse du ticket est intimement liée à celle du carburant car ils sont obligés de s’approvisionner au marché noir où le carburant coûte cher.
« J’ai dû traverser la frontière de Gatumba pour aller en RD Congo afin d’avoir quelques litres d’essence dont je dispose dans mon véhicule de transport de type bus Hiace », explique avec colère un chauffeur rencontré au chef-lieu de la province.
Même son de cloche pour un chauffeur d’un taxi qui indique que la plupart des transporteurs disposant de documents de voyage sont contraints d’aller s’approvisionner en essence au Rwanda.
« Il est donc facile de comprendre que le ticket de transport doit monter si le carburant est obtenu dans de telles conditions », renchérit-il.
Un chauffeur de bus faisant le trajet Rugombo- Bujumbura quant à lui dénonce des tracasseries policières avec d’intenses fouilles pour débusquer les chauffeurs qui s’approvisionnent au marché noir.
« Nous sommes persécutés alors que nous nous donnons corps et âme pour ne pas paralyser la circulation des biens et des personnes dans ce contexte de pénurie généralisée de carburant », explique-t-il.
Il dénonce également le monopole du trafic du carburant au marché noir détenu par les épouses de certains hauts-gradés de la police. De l’avis de certains transporteurs contactés et pour faire face à la pénurie de l’or noir, l’Etat devrait ouvrir le marché de l’importation de carburant aux investisseurs privés comme cela se faisait naguère.
Contacté à ce propos, le gouverneur de Cibitoke reconnaît le déficit de l’essence et du mazout ces derniers temps. Carême Bizoza menace tout spéculateur de sanctions sévères.
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Photo : une station-service vide à Cibitoke
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