Bujumbura : chasse aux vendeuses à la sauvette autour du marché de Jabe

Bujumbura : chasse aux vendeuses à la sauvette autour du marché de Jabe

La police a chassé mardi 8 août des vendeuses de fruits et légumes autour du marché de Jabe dans la capitale économique Bujumbura. Des sources proches de la police indiquent que c’est une mesure prise pour la sécurisation des marchés, alors que les vendeuses y voient plutôt une manière de les empêcher de chercher de quoi nourrir leurs familles qui, selon elles, vivent dans la misère. (SOS Médias Burundi)

Vers 19 heures, heure locale, des policiers ont chassé des femmes vendeuses au tour du marché de Jabe.

Ces femmes indiquent qu’elles ne comprennent pas cette chasse alors qu’elles sont en train de chercher de quoi nourrir leurs familles.

« Nous ne sommes pas des commerçantes de l’intérieur du marché, nous n’avons pas les moyens d’acquérir des places dans ce marché. Nous demandons aux instances habilitées de nous laisser tranquilles pour pouvoir faire vivre nos familles », ont-elles demandé.

Nos sources au marché de Jabe précisent qu’une quinzaine de policiers sont arrivés avec des matraques.

Ils ont demandé à ces vendeuses de vider les lieux pour éviter de « se faire tabasser ».

Certaines femmes commerçantes font savoir qu’elles n’ont pas compris le comportement de ces policiers alors qu’elles y étalaient leurs petites marchandises depuis un bout de temps. Elles pensent que cela serait lié aux nouvelles mesures de l’Office burundais des recettes (OBR) de taxer les commerçants de l’extérieur des marchés.

« Je travaille pendant le soir parce que beaucoup de familles préparent le repas le soir. Je le fais pour gagner de l’argent surtout que la vie dans la capitale Bujumbura reste précaire et pour avoir au moins 5000 francs burundais de bénéfice pour acheter un peu de farine pour nourrir mes enfants », déplore une femme vendeuse d’amarantes (lengalenga).

« Moi je préfère travailler le soir parce que le soleil ne peut pas menacer mes fruits pour manque de place, mais quel est l’avenir de ma famille ? Je suis en train de chercher la ration de mes enfants et aussi pour acheter du matériel scolaire, il nous reste à peine un mois avant la rentrée scolaire. Qu’est-ce que je vais faire ? Que le président nous vienne en aide », déplore une femme vendeuse de fruits.

Elles demandent aux autorités compétentes de leur venir en aide pour qu’elles puissent continuer leurs activités.

Selon des informations au sein de la police, cette mesure a été prise pour sécuriser les marchés de la mairie de Bujumbura.

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Photo d’illustration : une commerçante ambulante embarquée dans un pick-up de la brigade anti émeute à Bujumbura

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