Nyarugusu (Tanzanie) : un réfugié amputé d’une main par un policier

Nyarugusu (Tanzanie) : un réfugié amputé d’une main par un policier

Un policier a complètement coupé une main d’un réfugié congolais après une bagarre qui s’est produite au camp de Nyarugusu en Tanzanie. Ses compatriotes réclament des sanctions exemplaires contre l’auteur de l’agression. (SOS Médias Burundi)

Le drame s’est produit dans la nuit de vendredi, vers 22h. Des réfugiés congolais de la zone II jubilaient et fêtaient avec un de leurs compatriotes qui devait être réinstallé aux USA ce weekend.

« On partageait, dansait et chantait et du coup on a entendu des policiers qui frappaient sur le portail pour nous en empêcher. On était vraiment dépassé par la joie à tel point qu’on n’a même pas obtempéré à leurs ordres », témoignent des Congolais qui prenaient part à la cérémonie.

Alors la police, furieuse, a usé de la force, poursuivent-ils.

« Les policiers ont tiré en l’air trois fois pour nous disperser et certains jeunes ont tenté de résister. Curieusement, un des policiers a brandi un long couteau, semblable à une machette puis a coupé la main de l’un de ces jeunes. La main est tombée par terre », se souvient un des réfugiés.

Des réfugiés congolais reçus à Kigoma, la région où le camp de Nyarugusu est installé, le 15 mars 2023 avant d’être transférés à ce camp

L’acte a mis fin à la joie nocturne de ces réfugiés congolais qui ont vite transporté la victime à l’hôpital de la zone III où elle subit des soins intensifs.

Justice

Les proches de la victime réclament justice.

« Nous voulons que ce policier soit puni conformément à la loi. Rien ne peut expliquer sa réaction brutale et monstrueuse. Tout le monde l’a vu commettre ce forfait, des enquêtes sont faciles à faire », indiquent-ils.

Le commandant de la police qui garde le camp de Nyarugusu, saisi ce samedi par la communauté congolaise, a signifié que « le policier a agi par légitime défense car des réfugiés voulaient lui prendre son arme », ce qui ne convainc pas les réfugiés congolais qui jurent par ailleurs de « se faire justice ou se venger si rien n’est fait car nous reconnaissons le policier incriminé ».

Ces Congolais considèrent normal le fait de jubiler avec leur compatriote chanceux, même si la police accuse ces derniers d’avoir dépassé les heures prévues pour s’adonner au tapage nocturne.

Nyarugusu compte plus de 60.000 réfugiés congolais qui vivent avec plus de 50 mille Burundais.

_______________________

Photo d’illustration : des réfugiés récupèrent le corps d’Albert Minani non loin du camp de Nyarugusu dans le nord-ouest de la Tanzanie, le 17 août 2023, un réfugié burundais qui avait été assassiné la veille

Previous Nord-Kivu : une partie du groupement de Busanza annexée par l’Ouganda ?
Next RDC (Ituri-Djugu) : quatre civils tués et d’autres portés disparus lors d'une incursion attribuée à la milice CODECO

About author

You might also like

Réfugiés

Dzaleka (Malawi) : deux Malawites détenus pour coups et blessures sur une réfugiée mineure

Les deux hommes ont battu une réfugiée burundaise âgée de 15 ans. Elle habite le camp de Dzaleka installé dans le district de Dowa non loin de la capitale Lilongwe.

Réfugiés

Réfugiés : plus de 50 Burundais arrêtés à la frontière entre le Kenya et la Tanzanie

Ils sont essentiellement des réfugiés burundais en provenance des camps en Tanzanie. Leur désir est de se rendre au camp de Kakuma dans le nord-ouest du Kenya. (SOS Médias Burundi)

Réfugiés

Kakuma (Kenya) : les cas de malaria inquiètent

Le paludisme prend une allure inquiétante dans le camp des réfugiés de Kakuma au Kenya. Selon le HCR, les femmes et les enfants sont les plus touchés dans ce camp