Meheba (Zambie) : la cohabitation entre Burundais et Rwandais se détériore de plus en plus

Meheba (Zambie) : la cohabitation entre Burundais et Rwandais se détériore de plus en plus

Les réfugiés burundaise ne peuvent plus se rendre dans la zone G occupée uniquement par des réfugiés rwandais de 1994 essentiellement composés de Hutus. Les Burundais qui ont fui en 2015 sont à majorité de Tutsis. (SOS Médias Burundi)

Depuis une semaine, la zone G du camp de Meheba en Zambie, essentiellement occupée par des réfugiés rwandais qui ont fui en 1994 semble interdite à tout réfugié burundais ayant fui en 2015. “Des Rwandais ont juré de nous tuer. Ils nous interdisent d’entrer dans la zone G. Que ce soient ceux qui y possèdent des champs ou alors des humanitaires d’origine burundaise, tous ne peuvent plus y mettre le pied, » s’inquiètent des Burundais.

Ils lancent un appel à l’aide au gouvernement zambien afin de les protéger. Le conflit remonte à 2016. Les réfugiés rwandais de ce camp, essentiellement des Hutus voient en réfugiés burundais, essentiellement des Tutsis, une menace. “Ils nous accusent d’être envoyés par le gouvernement rwandais pour les traquer. Ils disent que la plupart d’entre nous sont d’abord passés par Kigali. Certains Rwandais se cachent et ont peur des Burundais. Pourtant, nous ne sommes que de simples réfugiés, nous n’avons rien à voir avec leurs affaires”, a souligné un des responsables communautaires burundais.

La situation risque de se compliquer pour les ressortissants burundais. Plusieurs services dont un grand marché et une clinique privée se trouvent dans la zone occupée par les Rwandais. “On y trouve une clinique privée qui prend en charge les malades de façon responsable et on ne peut pas y aller. Il y a aussi des bananeraies appartenant aux Burundais. On y trouve également un marché de bananes, des tubercules, des fruits et légumes etc… les Rwandais s’y sont installés depuis plus de 20 ans et ont des troupeaux qui donnent du fumier nécessaire pour une bonne production agricole”, font savoir des réfugiés burundais.

Pourtant dans d’autres zones comme D et E, la méfiance n’est pas de mise. Les deux communautés s’entraident mutuellement. Le différend est déjà porté à l’administration centrale. Le président du camp, communément appelé “RO, Refugee Officer” au camp de Meheba tranquillise tous les occupants du camp.
Il évoque de simples suspicions sans fondement.

Il a néanmoins pris la mesure de protéger un humanitaire burundais affecté dans la zone G en le mutant vers une autre zone. Le camp de Meheba héberge plus de 27 mille réfugiés en provenance de la Somalie, de l’Angola, de la RDC, du Burundi (plus de 2000) et du Rwanda. D’après l’administration du camp, les autres communautés vivent en harmonie.

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Photo : le camp de Meheba

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