Afrique du Sud : plus de 90 Burundais « sans-papiers » détenus à Pretoria en un mois

Afrique du Sud : plus de 90 Burundais « sans-papiers » détenus à Pretoria en un mois

Le nombre de Burundais arrêtés en Afrique du Sud augmente jour après jour, selon l’organisation « ONLCT-Où est Ton Frère », qui dit avoir contacté certains des détenus. Cette ONG burundaise qui lutte contre le trafic humain déplore les conditions de détention de ces Burundais. L’ambassade du Burundi à Pretoria reconnaît que les cas de détention sont alarmants. (SOS Médias Burundi)

C’est l’ambassade du Burundi à Pretoria qui s’est d’abord inquiétée des chiffres élevés de Burundais détenus dans différents cachots de la capitale sud-africaine.

«Certains sont arrêtés pour résidence illégale, d’autres sont interpellés parce qu’ils ont dépassé le délai règlementaire de sortie ou d’entrée. On trouve aussi ceux qui sont détenus pour d’autres infractions dont des cas de banditisme ou de viols sexuels », a détaillé l’ambassadeur Alexis Bukuru dans sa correspondance avant de s’alarmer que « les chiffes des détenus ne cessent d’augmenter ».

L’« ONLCT-Où est Ton Frère » qui a mené des enquêtes sur cette situation parle de plus de 90 Burundais interpellés dans ces conditions depuis fin septembre 2023.

« 39 sont détenus dans un cachot de la police non loin de la gare ferroviaire au centre de Pretoria, 17 Burundais et 6 Kényans sont enfermés dans une autre petite cellule et 34 sont dans les locaux de la police qui garde l’ancien marché récemment brûlé à Pretoria. Trois d’entre eux sont morts le 23 octobre dernier à cause de la famine », précise Maître Prime Mbarubukeye, président de l’ONLCT.

Des informations en provenance de Pretoria font état de rafles ces derniers temps qui visent les « sans-papiers » dans les bars, les quartiers et les aéroports.

Cette ONG recommande à la diplomatie burundaise d’agir en collaboration avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) et le gouvernement sud-africain pour libérer et rapatrier ces Burundais.

Le ministre burundais des Relations extérieures, Albert Shingiro, a reconnu, au micro de nos confrères de la VOA, que cette question est en train d’être suivie avec précaution par l’ambassade du Burundi à Pretoria.

Cependant, l’ambassadeur Shingiro doute des chiffes évoqués et parle d’ « une dizaine de cas avec un Burundais qui a été libéré récemment ».

Passeports délivrés par les ambassades

De son côté, l’ « ONLCT-Où est Ton Frère » suggère que la PAFE (Police de l’air, des frontières et des étrangers) ouvre des guichets dans les différentes ambassades du Burundi pour délivrer des documents de voyage aux Burundais de la diaspora.

«Nombre de ceux qui choisissent la migration clandestine le font par manque de moyens pour retourner au Burundi uniquement pour renouveler leurs passeports. Alors, si ces documents sont délivrés dans les ambassades, cela résoudrait cette problématique », affirme Maître Mbarubukeye.

Le ministre Shingiro fait savoir que son ministère n’a pas cette prérogative, « si ce n’est que pour octroyer un document d’aller unique (one way travel document) à un Burundais qui désire retourner au pays pour demander un passeport de longue durée ».

En attendant, l’ambassade du Burundi à Pretoria a annoncé un recensement général des Burundais qui vivent en Afrique du Sud. « C’est pour connaître leur effectif et identification pour apporter un secours rapide et approprié à celui qui aura ce genre de problème », a indiqué l’ambassadeur Alexis Bukuru dans un communiqué.

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