Kakuma (Kenya) : plus de 200 ménages fuient les zones à haut risque

Kakuma (Kenya) : plus de 200 ménages fuient les zones à haut risque

La saison de pluie en Ouganda menace le camp de réfugiés de Kakuma situé au Kenya voisin. Des eaux de ruissellement en provenance de l’Ouganda se déversent sur le camp de Kakuma, situé non loin de la frontière des deux pays. Plus de 200 ménages ont déjà quitté des zones jugées à haut risque. Mais ceux qui partent disent qu’ils sont laissés à eux-mêmes. Ils demandent d’être assistés. (SOS Médias Burundi)

Le Camp de Kakuma est situé dans le district de Turkana -Ouest qui fait frontière avec la partie Est de l’Ouganda. Avec les montagnes de celle-ci un peu plus surélevées par rapport à la région kényane presque désertique de Turkana-Ouest, ses canalisations et ravins déversent des eaux dans cette partie du Kenya. Le camp de Kakuma en subit les conséquences.

« En cette période de pluies abondantes en Ouganda, les eaux venues des hautes montagnes surplombant notre camp nous envahissent. Tous les occupants des villages 8, 9 et 10 de la zone 2, Kakuma I, sont alors contraints de quitter pour éviter le pire. C’est plus de 200 ménages qui ont été relogés », disent des témoins du camp de Kakuma qui affirment que la plupart sont restés sans abris.

Une relocalisation qui pose problème

Les concernés disent être déçus, laissés à eux-mêmes.

« On nous a dit de quitter et on nous a montré un espace vide pour y construire des maisons. Mais, on n’a pas de moyens pour acheter des toitures et des portes. Et puis, presque tous les ustensiles de cuisine ont été emportés par ces pluies. Alors nous demandons au HCR de nous venir en aide et nous installer convenablement », lancent-ils.

L’extention du camp de Kakuma à Kalobeyei est également touchée. Tout le village III est particulièrement affecté et plusieurs maisons ont été détruites.

« L’on dénombre déjà plus de 130 maisons mises à terre. D’autres peuvent aussi tomber d’un moment à l’autre car elles sont couvertes de tentes avec des murs faits en bois. Et donc, c’est la galère ici », précise un leader communautaire, déplorant que la plupart de ces maisons viennent de passer plus de cinq ans sans la moindre rénovation, ce qui accentue leur mauvais état.

A Kakuma, c’est l’ONG japonaise “Peace Wind Japan” qui s’occupe de la construction de nouvelles maisons. Cette dernière a indiqué aux réfugiés qu’elle n’a pas de moyens suffisants pour reconstruire les maisons détruites. Elle encourage plutôt les réfugiés à s’entraider pour fabriquer des briques et se construire de nouvelles habitations.

Toutefois, l’ONG a accepté de continuer à sensibiliser le HCR et d’autres humanitaires pour venir en aide aux plus vulnérables, ajoutant que « les plus prioritaires sont des nouveaux venus qui n’ont pas encore eu le premier logement ».

Mais pour les réfugiés, tout le monde devrait être considéré comme vulnérable car, estiment-ils, « c’est une catastrophe naturelle qui nous met tous dans une situation de risque ».

Kakuma et son agrandissement de Kalobeyei comptent plus de 200 000 réfugiés dont plus de 25 000 Burundais.

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Photo : une vue partielle du camp de réfugiés de Kakuma au Kenya crédit photo : HCR

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