Belgique : mort d’une réfugiée burundaise dans des circonstances obscures
La police de Charleroi, une ville située à une cinquantaine de km de la capitale Bruxelles a confirmé une mort suspecte et inquiétante d’une Burundaise de 48 ans. Une présumée auteure est inculpée et placée sous mandat d’arrêt. Un climat de méfiance s’installe dans la communauté burundaise. (SOS Médias Burundi)
Les faits dramatiques commencent lundi soir pour se conclure à une découverte macabre le lendemain.
D’après des témoignages de Burundais vivant en Belgique, reçus par SOS Médias Burundi, la victime, Rose Ndayishimiye, 48 ans, se serait elle-même rendue dans « la famille qui l’a tuée », à Charleroi, croyant qu’elle pourrait faire une bonne action pour aider à faire quelques travaux ménagers en aidant « une amie », burundaise qui avait récemment mis au monde.
« Elles se connaissaient déjà depuis le Burundi car la victime venait à peine de rejoindre son mari, réfugié en Belgique », confie un proche de la victime.
Quand elle est arrivée dans ce ménage, son téléphone ne sonnait plus et par après son mari a eu des inquiétudes. « Il a par la suite contacté l’époux de cette famille, puis ce dernier lui a dit qu’il n’a pas vu Rose depuis des jours ». Le mari de la victime a par après alerté la police. Les deux hommes ont même partagé un verre ce soir-là, dit un Burundais basé à Zaventem qui parle d’un acte « odieux ».
Homicide volontaire…
Le parquet parle « d’Homicide volontaire » après avoir découvert un corps sous un lit dans la chambre d’enfants chez cette famille « amie » d’origine burundaise aussi.
L’occupante de l’habitation a été rapidement interpellée et présentée à la justice. À l’issue de son audition par le juge d’instruction, la suspecte a été inculpée et placée sous mandat d’arrêt pour homicide volontaire.
“La femme n’a pas été en mesure de donner davantage d’éléments sur les raisons qui l’auraient poussée à commettre l’homicide”, rassure le parquet. Mais pour un proche de la famille éprouvée, « les deux époux à qui Rose avait rendu visite sont responsables de cette mort préméditée ».
Le flou persiste encore sur le déroulement de la scène. Selon l’autorité judiciaire, les premières constatations effectuées sur le corps de la quadragénaire confirment la thèse d’une mort violente et d’un acte volontaire.
« Plusieurs plaies par arme blanche et non létales ont été découvertes sur le corps de la victime. Cette dernière semble également avoir subi une hémorragie cérébrale », a détaillé le parquet, mercredi. Une autopsie est d’ores et déjà prévue pour identifier la cause de la mort.
“Ce devoir permettra de connaître avec précision la cause du décès et de dégager un premier déroulement des faits”, a ajouté la police belge.
La seconde étape d’enquête prévue est une expertise mentale. L’inculpée sera examinée en prison par un médecin.
Climat de méfiance…
Rose Ndayishimiye porte à trois, au moins le nombre de Burundais «tués ou morts » d’une façon inquiétante depuis le mois d’août dernier en Belgique et aux Pays-Bas.
Pour le moment, un climat de suspicion s’installe entre Burundais.
« C’est vraiment inadmissible et nous devons prendre des mesures sérieuses pour essayer de nous protéger. Il y a vraiment des risques qu’on ne doit plus prendre parce que les gens peuvent te tuer d’un moment à l’autre, même chez eux. On ne doit plus baisser la garde en tout cas », indique une jeune fille qui vit en Belgique.
Ce climat est nourri par des soupçons de poison qui « serait venu du Burundi pour exterminer les opposants en exil ».
Là, des comportements responsables sont à adopter d’après des réfugiés burundais de Belgique.
« Tout peut arriver, on n’écarte rien. Mais ce qui est bizarre pour moi, c’est ce fait qu’ils veulent nous pourchasser jusqu’en terre d’exil alors que nous les avons fui ! Et donc, même de supposés ‘amis’ peuvent être corrompus ou manipulés très facilement. Raison pour laquelle nous devons être vigilants et se protéger plus qu’on ne le faisait avant », ajoute cette réfugiée burundaise.
En Belgique se concentre une communauté de Burundais de différentes catégories comme des politiciens, des activistes ou des journalistes.
Ils mènent une vie à la burundaise avec des cérémonials, des bistrots où on peut même y trouver des spécialités comme « Umucopo, Uburobe, …….(des brochettes et de la pâte de manioc) « , faites à la burundaise.
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Photo : Rose Ndayishimiye, la victime, photo DR: la police belge
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