Photo de la semaine : un homme abandonne sa famille suite à l’handicap de trois de ses cinq enfants

Photo de la semaine : un homme abandonne sa famille suite à l’handicap de trois de ses cinq enfants

Séraphine Irambona vit seule avec ses cinq enfants dont trois sont handicapés. Cela fait sept ans que le chef de ménage les a abandonnés suite à leur handicap. La famille, démunie, demande à toute âme charitable de lui venir en aide. (SOS Médias Burundi)

Yvette.M, Mireille.N et Delphin.I, respectivement 15 ans, 17 ans et 10 ans sont des enfants handicapés. Ils ne parviennent pas à se déplacer. Une maladie non encore déterminée a attaqué leurs membres inférieur et supérieur dès leur plus bas âge.

« Leur papa nous a abandonnés quand il a remarqué cette maladie. Il a disparu. Je ne sais pas où il est allé. Il m’a dit qu’il ne peut pas vivre avec des enfants handicapés », se désole Séraphine Irambona.

Cette mère de 35 ans dit « être au bout de mes forces ».

« Je suis malade et mes enfants ne parviennent plus à avoir de quoi manger. Je suis aussi sur le point de les abandonner », raconte-t-elle avec amertume.

Et de continuer, très épuisée: « mes voisins qui m’aidaient à les nourrir n’y parviennent plus suite à la cherté de la vie. Pire encore, même le propriétaire de la maison que nous occupons nous a dit qu’il allait nous chasser de cette maison non éclairée car je ne parviens plus à avoir le loyer ». Elle paie 35 mille francs burundais par mois, comme frais de location de sa maison de deux chambres.

Quand Éric Ntirampeba (38 ans) a déserté sa famille en 2016, sa femme a continué à s’occuper de leurs cinq enfants, quatre filles et un garçon. Elle gagne sa vie en faisant un travail journalier.

Mais elle dit que « je ne parviens plus à aller travailler afin de gagner ces cinq mille francs burundais qui me permettaient d’acheter un kg de haricot et de la farine de manioc car je suis très malade et même ma mutuelle-santé a expiré ».

« Je suis perdue », déplore la jeune femme.

« Je demande à toute âme charitable de me venir en aide. Ne fût-ce qu’un petit capital me suffirait. Ou bien que l’on me donne des chaises roulantes car deux de mes enfants ne parviennent pas à se relever et marcher. Le troisième essaie très difficilement et tombe à chaque instant qu’il se relève », confie-t-elle, les larmes aux yeux.

« Ces enfants peuvent passer deux jours sans manger si nous, les voisins ne les assistons pas. Or avec la pauvreté de nos ménages, il est très difficile de les aider », confie une voisine qui plaide pour une aide particulière à l’endroit de cette famille.

Pour cette autre mère qui habite la même localité de Rusiga, en commune de Rugombo dans la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi) où est installée Séraphine Irambona et sa petite tribu, la mesure des autorités burundaises d’empêcher la mendicité est venue « ajouter le drame au drame ».

Perpétue Bukuru, représentante de la FENADEB (Fédération nationale en charge de la défense des droits des enfants) à Rugombo accompagne cette famille durant longtemps.

« Ils n’ont rien, personne pour les aider. J’appelle les associations de femmes et celles qui militent pour les droits des enfants à aider cette famille. Elle est dans une situation très pitoyable », alerte-t-elle.

Gilbert Manirakiza, administrateur communal de Rugombo dit être au courant de la situation de cette famille « qui n’a même pas de toit ».

« Nous faisons tout pour trouver au moins un toit à cette famille démunie », dit-il. Mais il prévient: « la commune ne dispose pas assez de moyens ».

D’après le recensement de 2008 , il y a 287 046 personnes handicapées au Burundi , 52,5 % d’entre elles sont des femmes. La majorité (93,5 %) vit dans des zones rurales ; la plupart des services étant situés dans des zones urbaines dans la petite nation de l’Afrique de l’est, comme dans d’autres pays pauvres du globe.

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Notre photo : Séraphine Irambona et ses enfants dans la cour intérieure de leur maison, décembre 2023

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