Kakuma (Kenya) : deux réfugiés tués, un autre grièvement blessé

Kakuma (Kenya) : deux réfugiés tués, un autre grièvement blessé

La criminalité gagne du terrain au camp de Kakuma au Kenya. Trois personnes ont été attaquées cette semaine. Deux sont mortes. (SOS Médias Burundi)

La fin de 2023 semble ne pas être bonne pour les réfugiés du camp de Kakuma au Kenya. Cette semaine a été particulièrement sanglante, surtout pour les Burundais et les Congolais.« Deux personnes ont été tuées mardi et mercredi. Il s’agit d’un Burundais et d’un Congolais qui sont tombés dans des embuscades au niveau des zones de Kakuma VI et IV. Des gens non encore connus les ont assassinés à l’aide de machettes. Ils ont ensuite emporté leurs motos », témoignent des réfugiés burundais de ce camp.

Jeudi, un autre Burundais a failli laisser la vie dans sa boutique.

«Des hommes armés de machettes camouflés se sont introduits dans son restaurant situé non loin de l’hôpital central du camp, surnommé ‘‘Seven’’. Ils ont volé tout l’argent et l’ont grièvement blessé. Quand il a essayé de les suivre, ils l’ont assommé et a été vite transporté à cet hôpital où il subit des soins », ajoutent des réfugiés, témoins de la scène.

Des jeunes réfugiés originaires du Soudan du Sud sont pointés du doigt mais se la coulent douce.

« Nous les connaissons effectivement, nous les avons dénoncés à maintes reprises mais la police ne veut pas faire des enquêtes approfondies pour établir les responsabilités et punir sévèrement les auteurs. Franchement, nous risquons de nous faire justice car nous sommes déçus par le comportement de la police », déclarent des réfugiés, insinuant une sorte de « complicité » des éléments de la police qui gardent le camp qui seraient « corrompus ».

A cela s’ajoutent des rafles de motos au camp. Depuis le 19 décembre, plus de 50 engins ont été saisis. La police explique aux propriétaires qu’ils ne sont pas en ordre et qu’il leur manque soit des cartes d’assurances soit des permis de conduire.

«Ce qui est bizarre, la police est aidée par des jeunes soudanais, des réfugiés dits ‘des grands’, du coup ce sont les Burundais et les Congolais qui sont plus visés, ce qui prouve leur collaboration », se lamentent des occupants du camp de Kakuma.

Pour qu’une moto saisie soit remise, son propriétaire doit payer «une amende de 10.000 shillings kényans (64 USD) », une somme jugée exorbitante et injustifiée par beaucoup de réfugiés. Ils demandent au gouvernement kényan et au HCR d’intervenir pour ramener la sécurité dans ce camp, surtout au cours des fêtes de fin d’année.

Kakuma et son agrandissement de Kalobeyei comptent plus de 200 000 réfugiés dont plus de 25 000 Burundais.

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Photo d’illustration : une vue d’une partie du camp de réfugiés de Kakuma au Kenya crédit photo : HCR

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