Ngozi : six opposants en détention

Ngozi : six opposants en détention

Six militants du parti de l’opposion CNL sont détenus dans un cachot de la police à Ngozi (nord du Burundi) depuis samedi dernier. Ils ont été arrêtés sur la colline de Gatika en zone de Rukeco de la commune de Busiga (province de Ngozi) le même jour. Les Imbonerakure et policiers qui les ont interpellés leur reprochent d’avoir tenu une réunion illégale, ce que les concernés et leurs proches rejettent. (SOS Médias Burundi)

Selon des sources locales, les six opposants ont été appréhendés en pleine réunion.

« Ils ont été surpris par des Imbonerakure et des policiers. Ils les ont arrêtés sur le champ avant de les conduire au cachot de la zone Rukeco. Ils ont été accusés de tenir une réunion du parti CNL dont ils sont membres, sans autorisation », raconte un habitant.

Les concernés et leurs proches rejettent cette allégation. Ils expliquent qu’ils tenaient une réunion de leur association. D’après des témoins, les détenus ont même montré aux Imbonerakure (membres de la ligue des jeunes du CNDD-FDD) et policiers qui les ont arrêtés un carnet dans lequel étaient mentionnés les points à l’ordre du jour, en vain.

« Ils n’ont pas pu convaincre les agents et les jeunes du CNDD-FDD », se lamentent des proches des détenus qui se sont confiés à SOS Médias Burundi. Après quelques heures, le commissaire provincial de police Bonfort Ndoreraho les a récupérés et transférés dans un cachot de la police au chef-lieu de province.

Les représentants du CNL à Ngozi exigent la libération des six militants sans conditions.

« C’est inadmissible que les membres des partis d’opposition se fassent arrêter sans motif valable alors que les Imbonerakure du CNDD-FDD eux, s’arrogent même le droit de faire des rondes nocturnes et malmener des opposants », se désolent-ils.

LIRE AUSSI :

Burundi : la permanence nationale du parti CNL envahie par la police, le SNR et des Imbonerakure

En zone de Rukeco, les habitants dénoncent l’impunité presque totale dont jouissent les membres de la ligue des jeunes du parti présidentiel.

« Le chef collinaire et le chef de zone ne peuvent prendre aucune décision sans l’aval du responsable local des Imbonerakure. C’est une situation inacceptable », déplorent des habitants qui se sont confiés à SOS Médias Burundi ce mardi.

Samedi dernier, la permanence nationale de la principale formation politique d’opposition au Burundi située dans le nord de la ville commerciale Bujumbura et celles de Ngozi et Muyinga (nord-est) ont été envahies par des Imbonerakure, des policiers et agents des renseignements, une action que le parti a qualifié de « provocation ».
Le parti traverse une crise interne depuis plusieurs mois.

Début juin cette année, le ministre burundais en charge des affaires intérieures Martin Niteretse a suspendu toutes les activités du principal parti d’opposition au Burundi expliquant qu’il a voulu « éviter de probables confrontations entre militants du CNL ».

Agathon Rwasa, leader CNL contesté, a toujours parlé de « décision illégale et unilatérale politiquement motivée pour favoriser le parti au pouvoir, le CNDD-FDD » pour lequel le ministre milite.

_________________________________

Photo d’illustration : une militante CNL salue ses compagnons à travers une fenêtre d’un bus qui la ramène d’une province du Burundi lors d’un grand rassemblement du CNL dans la ville commerciale Bujumbura

Previous Giharo (Rutana) : une personne a été tuée par des Imbonerakure, portant à 7 le nombre des victimes des Imbonerakure depuis 2020 dans la commune
Next Cankuzo–Cibitoke : des contributions exigées pour financer la croisade du couple présidentiel

About author

You might also like

Politique

COUP DE CRAYON : les 13 commandements de Freddy Mbonimpa

Alors que les autorités burundaises clament que la sécurité règne, le Maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa a instauré Vendredi dernier une forme cachée de couvre-feu. Désormais, au-delà

Politique

Mubimbi (Province de Bujumbura) : les services d’état civil sont refusés aux membres du parti CNL

Dans la commune de Mubimbi (province de Bujumbura, Ouest du pays), il est quasiment impossible aux membres du parti Congrès National pour la Liberté d’avoir les documents administratifs. (SOS Médias

Politique

Un responsable local du CNDD-FDD destitué pour avoir dénoncé la spoliation de la chose publique à Rumonge

Samson Niyongabo a été destitué lundi 16 mars. Il était jusqu’ici responsable du CNDD-FDD sur la colline de Kizuka et directeur de l’école fondamentale de Kizuka 1 en commune et