Ngozi : un défenseur des droits des prisonniers en détention
Jean Nayabagabo est détenu dans un cachot de la police au chef-lieu de la province de Ngozi (nord du Burundi) depuis samedi dernier. La police le soupçonne d’escroquerie mais lui et ses proches parlent d’un plan visant à l’intimider pour qu’il arrête de dénoncer des fonctionnaires qui exigent des pots-de-vin aux détenus. (SOS Médias Burundi)
Jean Nayabagabo représente l’Association des volontaires pour la défense des droits des prisonniers ( mAVDP) dans les régions nord-est et centre-est du Burundi.
Selon la police locale, il a exigé des pots-de-vin à des prisonniers, « leur promettant de les aider pour que leurs dossiers soient traités dans les meilleurs délais », en vain. Il a été interpellé par des policiers dans le chef-lieu de Ngozi le 30 décembre 2023.
Des accusations rejetées par le concerné et ses proches. Ils disent plutôt que M. Nayabagabo est victime de son activisme.
« Il est poursuivi pour escroquerie. Mais c’est une affaire montée de toutes pièces. Ce sont des responsables pénitentiaires corrompus qui veulent se débarrasser de lui parce qu’il ne cesse de dénoncer les traitements inhumains infligés à des détenus et la corruption qui caractérise les maisons d’arrêt dans cette partie du Burundi », indiquent des proches de l’activiste en détention qui exigent sa libération sans condition.
« Il est victime de ses révélations », insistent nos sources.
Jean Nayabagabo est assisté par un avocat. Ce dernier a dit qu’il attend la fin des enquêtes policières pour pouvoir s’exprimer sur cette affaire. Au Burundi, la Commission nationale indépendante des droits humains (CNIDH) et le chef de l’État ont souvent critiqué la gestion des prisons qui hébergeaient jusqu’au 30 novembre 2023 plus de 11 mille détenus alors que la capacité d’accueil des onze maisons pénitentiaires de la petite nation de l’Afrique de l’est ne dépasse pas 4294 personnes.
Une situation provoquée entre autres par les détentions arbitraires et les violations des droits élémentaires des prisonniers, selon les rapports de différentes organisations de défense des droits humains.
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Photo : immeuble abritant le bureau provincial de Ngozi
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