Kakuma (Kenya) : criminalité impunie

Kakuma (Kenya) : criminalité impunie

Au camp de Kakuma au Kenya, l’heure est à la justice populaire. Aucune journée ne se passe ans qu’il y ait une ou plusieurs victimes des bandes munies d’armes blanches. Les réfugiés dénoncent une complicité policière. (SOS Médias Burundi)

Les cas d’assassinats, d’attaques à main armée ou encore de vols sont devenus monnaie courante dans le camp de Kakuma situé dans le nord-ouest du Kenya. Rien que cette semaine, les réfugiés ont pu dénombrer plus de dix cas de ce genre.

Le dernier en date est celui de ce vendredi en fin d’après-midi. L’incident s’est produit au village de la zone II, Kakuma I, (Bloc V). Un réfugié burundais, la trentaine, a été agressé et blessé au niveau de son visage.

«Je passais paisiblement sur le terrain de football, et d’un coup un groupe de gens ont voulu emporter mon téléphone portable. J’ai essayé de me défendre et me sauver, en vain. Ces gens m’ont sérieusement battu et blessé à l’aide des machettes », témoigne le prénommé Silas.

Il regrette qu’il a saisi la police qui reste indifférente.

«Je me suis dirigé à la position de la police, j’ai porté plainte et relaté ce qui m’est arrivé. Les éléments de la police n’ont fait que se désoler sans vouloir faire des enquêtes. L’on dirait qu’ils sont dépassés par la criminalité grandissante ici ou qu’ils sont complices tout simplement », déplore la victime.

Silas, comme d’autres réfugiés qui sont tout le temps agressés appellent l’administration provinciale de Turkana, district de Turkana-Ouest à rappeler à l’ordre la police et les gardiens civils du camp de Kakuma « qui ne veulent pas punir les coupables des cas d’agression même une fois identifiés».

Les réfugiés les plus ciblés sont ceux qui sont originaires de la région des Grands-Lacs d’Afrique essentiellement des Burundais et Congolais. Ils jurent de se faire justice et soupçonnent les Soudanais d’être les principaux auteurs de ces crimes.

Le camp de Kakuma et son agrandissement de Kalobeyei abritent plus de 200.000 réfugiés dont plus de 25 mille Burundais.

___________________________________________

Photo : le réfugié burundais qui a été blessé le vendredi 19 janvier 2024 au camp de Kakuma au Kenya

Previous Gitega : mort d'une star du cinéma burundais
Next Ngagara : plusieurs personnes arrêtées dans une fouille policière