Giharo : la famille de Josué Iraganje tué par des Imbonerakure menacée
Dans une correspondance adressée au ministre de la Sécurité publique, le père du jeune Josué Iraganje tué par des Imbonerakure en décembre dernier dit que sa famille est menacée d’être décimée. Léonidas Nsabimana affirme que depuis l’assassinat de son fils le 20 décembre dernier, sa famille ne dort plus à la maison. Il dit que les auteurs de ce crime « nous menacent de mort » si la famille maintient sa plainte. La famille concernée habite la commune de Giharo en province de Rutana (sud-est du Burundi). (SOS Médias Burundi)
Le père de Josué Iraganje explique que tout a commencé au lendemain du meurtre de la victime quand un certain Cyriaque Komezurugendo a amené à la famille une somme d’argent pour qu’elle abandonne les poursuites.
Cyriaque a expliqué que le fils de Léonidas Nsabimana est mort par accident. Celui-ci a refusé d’accepter l’argument et l’argent.
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Après ce refus de corruption, Cyriaque Komezurugendo a dit que « ce refus peut provoquer l’extermination de toute sa famille », témoigne le père dans la correspondance.
Ceux qui sont impliqués dans ces menaces sont Bernard Niyibizi, responsable des Imbonerakure dans la nouvelle commune de Musongati, en même temps directeur communal de l’éducation en commune Giharo et désigné par des témoins comme auteur principal du crime, Cyriaque Komezurugendo et Masumbuko Sostène, directeur de l’école fondamentale Bugongo et un certain Juvénal.
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En plus de ces menaces de mort, les voisins de Léonidas Nsabimana n’ont plus le droit ni de rendre visite à sa famille, ni de parler à aucun de ses membres.
Le père de la victime dit que malgré une plainte déposée à la police et le fait d’avoir porté cette affaire à la connaissance de Lydia Nihimbazwe, administratrice de la commune Giharo, rien n’a été fait.
Même le parquet de Rutana n’a pas pu faire des enquêtes car les témoins oculaires ont été interdits d’aller témoigner, avec des menaces de mort des responsables du CNDD-FDD et des responsables administratifs.
Dans cette correspondance, Leonidas Nsabimana demande au ministre Martin Niteretse de faire en sorte que les auteurs du crime encore en liberté Bernard Niyibizi, Cyriaque Komezurugendo, Sostène Masumbuko et Juvenal soient arrêtés. Il réclame la sécurité pour sa famille et une justice indépendante pour juger les auteurs de ce crime.
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Signalons que ces Imbonerakure présumés auteurs de l’assassinat de Josué Iraganje sont aussi cités dans de nombreux autres assassinats en commune Giharo.
Les familles des victimes ne reçoivent jamais de justice car elles sont intimidées soit par les responsables du CNDD-FDD, soit par les autorités administratives. Le gouverneur de Rutana Olivier Nibitanga a, lui aussi souvent été accusé de mettre la pression sur la justice afin de laisser impunis des crimes commis par les membres de la ligue des jeunes du parti présidentiel dans la province Rutana et dans cette commune Giharo en particulier.
Seuls trois des Imbonerakure impliqués dans l’assassinat de Josué Iraganje sont détenus à la prison de province depuis le début du mois de janvier dernier.
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Photo d’illustration : un rassemblement des Imbonerakure le 26 août 2023 à Makamba, sud du Burundi
