Nord-Kivu : reprise de Masisi et Nyiragongo par les FARDC des mains du M23

De violents affrontements se sont poursuivis ce jeudi dans les villages de Bukarara et Malehe dans le groupement de Kamuronza et une partie du groupement de Matanda dans la chefferie de Bahunde en territoire de Masisi.Ces villages sont revenus sous le contrôle des FARDC en coalition avec les milices locales, après avoir délogé les éléments du M23. (SOS Médias Burundi)

Des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendues sur les hauteurs de la colline Bukarara vers Malehe jeudi avant-midi.

Sur terrain, des témoins ont constaté la progression des FARDC qui attaquent les positions des rebelles M23 installés dans la cité stratégique de Mushaki située sur la route Sake-Rubaya, menant au bureau administratif du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la RDC.

Dans le village de Bukarara, des civils ont creusé des trous leur servant de lieu de refuge.

Des habitants rencontrés par notre reporter précisent qu’il s’agit d’un moyen de se protéger contre des bombes et des balles lors d’une attaque.

« Nous avons eu cette idée de creuser des trous depuis que les rebelles M23 ont attaqué cette région et chasser les Wazalendo et les FARDC il y a déjà deux ou trois mois. La plupart d’entre nous ne savaient pas comment fuir pour éviter d’être touchés par des balles », explique un habitant.

« Nous nous réjouissons de la reprise de la région par les FARDC », indique James Mugharuka, habitant de Bukarara.

Au cours de ces combats, une bombe a été larguée dans la cité de Sake sur des habitations. Mais aucun dégât humain n’est rapporté jusque-là.

Les habitants de Sake regagnent leurs habitations après une journée d’agitation

Après 24 heures d’agitation, les habitants de Sake ont jugé bon de retourner dans leur cité.

Des habitants avaient fui suite à la progression du M23 depuis plus de deux semaines.

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La population demande aux FARDC de mettre en place un mécanisme pour sécuriser la cité de Sake et la ville de Goma mais aussi toute la partie est du pays.

« Nous sommes de retour ici chez nous à Sake. Comme message aux autorités, c’est de multiplier les offensives contre le M23 pour assurer notre sécurité. Nous ne pouvons pas fuir encore vers la ville de Goma car il y a tant de problèmes », raconte Buma Bindukira, un habitant de la cité.

Des combats intenses ont opposé l’armée loyaliste appuyée par les milices locales entretenues par les autorités congolaises et la FDNB (Force de défense nationale du Burundi) notamment aux rebelles du M23 jeudi matin sur différentes lignes de front dans les territoires de Masisi et Nyiragongo.

D’abord sur l’axe Goma-Kibumba dans le groupement de Buhumba en territoire de Nyiragongo.

Plusieurs bombes larguées dans les agglomérations de Kimoka et en pleine cité de Sake ont fait au moins 7 morts et 19 blessés, selon des sources sur place.

Signalons que la cité de Sake s’était vidée de sa population mercredi dernier suite à des détonations d’armes lourdes et légères.

Sake est donc aujourd’hui sous le contrôle des Forces Armées de la République démocratique du Congo qui ont repoussé le M23 jusqu’à une dizaine de kilomètres.

Le gouvernement congolais a déploré les bombardements dans des zones peuplées.

Le M23 ne cesse d’accuser la coalition gouvernementale d’être à la base de ces bombardements dans les entités les plus peuplées en cette période de guerre, souhaitant « la mise en place d’un mécanisme de vérification crédible ».

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Photo : des positions des FARDC et des miliciens locaux à Bukarara sur le groupement de Kamuronza