Goma : des habitants continuent de fuir la cité de Sake suite aux combats entre le M23 et les FARDC

Goma : des habitants continuent de fuir la cité de Sake suite aux combats entre le M23 et les FARDC

Des milliers d’habitants ont fui mercredi la cité de Sake. C’est sur le territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu à l’est de la RDC. Ils disent que des combats intenses sont rapportés dans cette cité située à plus ou moins 27 kilomètres à l’ouest de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. Entre temps, deux bombes sont tombées sur Goma dans la nuit de mardi à mercredi et mercredi matin. L’armée congolaise et les rebelles se rejettent la responsabilité. (SOS Médias Burundi)

Selon un reporter SOS Médias Burundi, des milliers d’habitants ont fui la cité de Sake ce mercredi suite aux combats acharnés entre les rebelles du M23 et les Forces Armées de la République démocratique du Congo et leurs alliés.

“Les militaires nous ont dit de fuir car le M23 est tout près de Sake. Il y a des bombes qui tombent sur Sake maintenant », ont témoigné à SOS Médias Burundi des déplacés mercredi en début d’après-midi. Ils affirment ne pas savoir » où nous allons ».

Ce mouvement massif des déplacés comprend aussi des habitants d’autres localités dont Shasha prise par le M23 le week-end dernier, qui avaient trouvé refuge à Sake.

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Des habitants indiquent que « nous sommes fatigués par ces guerres interminables ».

Des femmes fuient Sake avec leurs effets ménagers, le 7 février 2024

« Nous voulons une seule chose : la fin de cette guerre. C’est la seule chose que nous demandons à nos autorités », dit une vieille femme, portant sur son dos ses effets ménagers remplis dans un pagne qui sert de sac de transport . Elle avait trouvé refuge à Sake quelques jours plus tôt en provenance de la localité de Karenga.

Des bombes larguées sur Goma

Dans la nuit de mardi à mercredi et ce mercredi matin, deux bombes ont été larguées sur la ville de Goma. Dans un communiqué, le porte-parole des FARDC au Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike Kaiko a accusé l’armée rwandaise d’aider le M23 à larguer des bombes visant les populations civiles.

« […], Les Forces loyalistes s’activent en ce moment, à déjouer les attaques simultanées lancées en ce jour sur les positions des FARDC se trouvant en profondeur de la cité de Sake », dit le communiqué qui ajoute que « l’armée est déterminée à défendre et sauvegarder l’intégrité territoriale de notre pays ».

Les FARDC se félicitent que « les bombes larguées sur Goma n’ont pas fait de pertes en vies humaines ».

Le M23 a nié les allégations dans un communiqué signé Lawrence Kanyuka, porte-parole politique de la rébellion.

Le groupe rebelle explique avoir été contraint de « procéder à des manœuvres défensives à la suite des attaques continuelles et des massacres de civils perpétrés par l’armée congolaise et ses alliés ».

Le document cite parmi les alliés des FARDC, la FDNB (Force de défense nationale du Burundi), les FDLR, les milices locales entretenues par les autorités congolaises, les mercenaires dont il ne précise pas l’origine, les Forces de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) , entre autres.

« Le M23 n’a pas l’intention de prendre la ville de Goma…. », souligne le communiqué.

À en croire ce document, la rébellion affirme être prête à « se retirer de ses positions avancées si un cessez-le-feu formel, surveillé et un mécanisme de vérification crédibles sont mis en place ».

Selon des sources médicales et humanitaires, les structures de santé sont débordées par le nombre de blessés dans la région.

Les restes d’une bombe qui a été larguée sur Goma le 7 février 2024

La communauté internationale, la sous-région et l’Union africaine peinent toujours à trouver une solution durable à la crise sécuritaire qui prévaut dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale depuis trois décennies.

Lors de sa première visite en Afrique et dans la capitale Kinshasa, le souverain pontife a regretté que « la communauté internationale s’est résignée face à la violence qui dévore le peuple congolais ».

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Le M23 est une ancienne rébellion Tutsi qui a repris les armes fin 2021, reprochant au gouvernement congolais de n’avoir pas respecté ses engagements sur la réinsertion de ses combattants. Les autorités congolaises restent persuadées qu’elle bénéfice d’un soutien du Rwanda voisin. Ce que le gouvernement rwandais ne cesse de balayer d’un revers de main.

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Photo : des habitants fuient Sake avec leur petit bétail, le 7 février 2024

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