Nakivale (Ouganda) : un réfugié meurt par manque de frais de soins de santé

Nakivale (Ouganda) : un réfugié meurt par manque de frais de soins de santé

Un réfugié burundais qui n’a pas pu payer les frais de carburant quand le courant était interrompu à l’hôpital est succombé par manque d’oxygène. Les réfugiés grognent. (SOS Médias Burundi)

La joie qui avait caractérisé les réfugiés quand le camp s’était doté d’un hôpital de référence fin janvier dernier risque de ne pas durer.

LIRE AUSSI


Nakivale (Ouganda) : le camp se dote d’un hôpital de référence

En effet, comme le HCR a annoncé qu’il a réduit son paquet mis dans le domaine de la santé par manque de financement, ce sont les patients qui payent à 100% la plupart des services dont l’achat du carburant utilisé par le générateur si le courant est interrompu.

Les responsables de l’hôpital « Nyarugugu Health center IV »,tout récemment rénové pour être une structure de référence au camp, ont signifié aux réfugiés que certains de ses services sont finalement privatisés car le HCR ne peut plus assurer tout son fonctionnement.

Alors, la semaine dernière, un incident majeur s’y est produit. Un jeune burundais est tombé malade et a été admis à cet hôpital. Comme il devait être mis sous oxygène et que le courant était interrompu, il devait payer aussi de l’argent pour acheter du carburant du générateur.

“Il était plongé dans le coma. Alors qu’il devrait être opéré, il a manqué de l’argent pour l’achat du carburant. On a dû attendre le retour du courant qui était annoncé pour le lendemain.
Le pauvre n’a pas survécu ”, regrettent les siens.

En colère, ils exigent des enquêtes et des sanctions contre l’hôpital qui n’a pas assuré le droit à la santé pour ce réfugié burundais.

Autre incident

Le même hôpital a retenu une femme, elle aussi d’origine burundaise. Elle a accouché par césarienne et n’a pas eu les moyens pour payer les soins de maternité.

“Jusqu’à maintenant, elle est emprisonnée à l’hôpital de Nyarugugu. Elle doit payer une somme de 120.000 shillings ougandais (30 USD). C’est dommage qu’une structure de santé censée venir en aide aux réfugiés se transforme en lieu de détention pour les démunis. Que le HCR se ressaisisse et remplisse correctement sa mission de protéger les réfugiés”, soulignent des réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.

Pour le moment, les proches de la femme ont organisé une sorte de collecte de fonds pour pouvoir s’acquitter de ces frais et la faire sortir de l’hôpital. Dans l’entretemps, ces frais augmentent du jour au jour, indiquent des réfugiés.

Ces derniers regrettent qu’ils ne bénéficient en rien de la rénovation de cet hôpital.

«On croyait que la qualité des services allait également être améliorée et qu’on aurait plus besoin de transferts vers de grands hôpitaux de la région comme à Mbarara. Mais l’espoir s’amenuise petit à petit», réagissent des réfugiés.

Pourtant, de nouveaux locaux y ont été érigés et de nouveaux services introduits. C’est notamment les opérations chirurgicales de petite et moyenne dimension ainsi que les césariennes.

Il est aussi doté de nouveaux équipements et des médecins dont des spécialistes comme des pédiatres et des gynécologues.
Le traitement des cas d’extrême urgence sera fait à Kampala, la capitale ougandaise, ou à l’hôpital régional de Mbarara ou celui de Rwekubo, à l’ouest de l’Ouganda.

La structure sanitaire est aussi censée servir la communauté d’accueil du district d’Isingiro dans cette région de l’ouest-Ouganda à côté de plus
de 140. 000 réfugiés dont plus de 33 000 Burundais que compte le camp de Nakivale.

_______________________________________________

Photo : une entrée d’un service de l’hôpital de référence en réhabilitation au camp de Nakivale en Ouganda

Previous Cibitoke : trois personnes tuées en trois jours
Next Burundi : l'ARB profite de la journée internationale de la radio pour réconforter les victimes d’inondations à Gatumba