Nakivale : des boissons prohibées font des victimes
Un réfugié burundais est mort suite à la consommation de boissons prohibées, jugées très alcoolisées. Il porte à quatre le nombre de victimes de ces boissons depuis fin 2023. (SOS Médias Burundi)
Surnommé «Miyenzi », le réfugié est décédé après des vomissements ininterrompus suite à l’absorption de ces boissons, d’après les services de l’hôpital « Nyarugugu Health center IV » qui l’ont accueilli.
Ses compatriotes avaient déjà perdu l’espoir de le revoir vivant.
« En tout cas, tel que je l’avais vu, j’avais déjà constaté qu’il était presque mort, car il a été découvert après avoir passé beaucoup de temps sans secours. Il vomissait du sang », explique un réfugié burundais qui a essayé de secourir la victime.
Il aurait passé toute sa journée dans un bistrot caché, où l’on vend ce type de boissons.
« Les gens qui prennent ce genre de drogue ne mangent même pas car ils sont démunis, malgré le fait qu’ils ne manquent pas un billet de 500 ou 1000 shillings ougandais pour s’acheter une petite bouteille qui contient jusqu’à plus de 60% d’alcool », racontent des Burundais au camp de Nakivale, ajoutant que ce genre de bistrots sont très nombreux dans le camp.
C’est la quatrième victime depuis fin 2023. Les réfugiés demandent aux autorités du camp et à la police de prendre des mesures pour éradiquer ces cabarets de boissons « trop alcoolisées ».
«Le pire est que le dosage n’est pas réglementé car elles sont fabriquées de façon artisanale. Elles sont dans la catégorie de celles qu’on appelait chez nous ‘Kanyanga ou Umunanasi’ et beaucoup de jeunes s’adonnent à ces boissons car moins chères mais qui présentent plusieurs risques », indiquent les réfugiés.
La pauvreté et le chômage en sont les principales causes.
« Celui qui ne peut pas avoir un repas de 5.000 shillings pourra se procurer facilement une petite bouteille de 500 shillings. Et puis il l’ingurgite pendant presque toute la journée, et devient ivre-mort», regrettent-ils.
Les villages les plus touchés sont Kashojwa B, C et Kabazana A.
Les réfugié saluent les quelques initiatives des associations des réfugiés pour la sensibilisation et le réveil des consciences sur les risques et dangers que représente la consommations de ces boissons.
Cependant, ils jugent moins efficaces ces initiatives et attirent l’attention du HCR, de l’OPM (bureau du premier ministre qui s’occupe des réfugiés) et des ONG humanitaires pour organiser des séances de sensibilisations et, si besoin, la police est appelée à faire des rafles et décourager la consommation de ces boissons prohibées.
Nakivale compte actuellement plus de 140 000 réfugiés dont plus de 33 000 Burundais.
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Photo : de jeunes réfugiés au camp de Nakivale en Ouganda, une catégorie menacée par les boissons prohibées dans ce camp, décembre 2023
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