RDC-Goma : des activistes de mouvements citoyens arrêtés lors d’une manifestation

Alors qu’ils étaient en pleine manifestation pour exiger la démission du maire de la ville de Goma, plusieurs militants de mouvements citoyens dont la Lutte pour le changement (LUCHA) et la Génération positive, ont été arrêtés mercredi 17 avril à Goma. (SOS Médias Burundi)

Leur rassemblement avait été interdit par l’autorité administrative. Malgré tout, ils sont descendus dans les rues pour manifester.

«Cinq de nos camarades ont été arrêtés sur le lieu de rassemblement au nord de la ville de Goma. Cela ne nous empêchera pas d’aller jusqu’au bout », a prévenu Placide Itula, membre du mouvement citoyen Lutte pour le changement « LUCHA».

La LUCHA et plusieurs autres mouvements pro-démocratie dénoncent “l’insécurité grandissante”, dans la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu à l’est de la RDC où on enregistre des assassinats au quotidien.

Ces jeunes exigent la démission du maire policier de Goma nommé pendant cette période exceptionnelle de l’état de siège.

Pour eux, celui-ci n’a pas su assurer la sécurité de la ville confrontée à une criminalité à outrance.

La coordination provinciale de la Génération positive RDC dénonce l’arrestation de plus de 10 membres des mouvements citoyens dans cette manifestation pacifique dans la ville de Goma, au Nord-Kivu.

Selon Gloire Saasita, porte-parole de ce mouvement, les manifestants ont été cueillis par des éléments de la police alors qu’ils étaient à un kilomètre de leur point de départ.

Ceux-ci ont été embarqués dans une jeep jusqu’au commissariat urbain de la police.

«Nous sommes profondément préoccupés par l’arrestation de plus de 10 membres des mouvements citoyens lors de la manifestation qui était pacifique. Ces personnes ne faisaient qu’exercer leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique, des droits fondamentaux garantis par la Constitution. Nous restons solidaires avec ces membres et continuerons de lutter pour la justice et la liberté pour tous», a-t-il écrit dans un communiqué.

La Génération positive RDC exige la libération immédiate et inconditionnelle des militants en détention.

«Nous exigeons la libération immédiate et inconditionnelle de toutes ces personnes détenues injustement. Leur détention est non seulement une violation de leurs droits mais aussi une atteinte à la démocratie et à l’Etat de droit. Nous appelons les autorités compétentes à garantir leur sécurité et à respecter leurs droits en tant que citoyens », a insisté Gloire Saasita.

Le député provincial du Nord-Kivu, Promesse Matofali, invite le gouverneur militaire à libérer sans « condition » les militants des mouvements citoyens ayant été arrêtés dans la journée de mercredi par les éléments de la police nationale congolaise en plein cœur de Goma.

Dans un message sur son compte X, Promesse Matofali rappelle que » le droit de manifester est garanti» par la Constitution congolaise.

« Tout comme à Goma et à Béni, nous demandons au gouverneur du Nord-Kivu de libérer sans condition les manifestants des mouvements interpellés pour avoir exigé la fin de la criminalité qui a élu domicile dans les villes tout comme les territoires de la province! Le droit de manifester, étant garanti par la Constitution à une seule condition d’informer l’autorité compétente, ne devrait pas être piétiné par ceux qui sont censés protéger les lois de la République », regrette-il.

Par ailleurs, ce cadre du parti politique Ensemble pour la République de Moïse Katumbi interpelle également le président de la République Félix Tshisekedi.

« Le régime du président Félix Tshisekedi qui a bénéficié des manifestations des mouvements citoyens plus précisément de la LUCHA -RDC pour exiger le respect de la Constitution par rapport au nombre de mandats et exiger l’alternance, ne devrait pas se comporter ainsi et devrait garantir ne fût-ce que cela pour montrer sa reconnaissance », a-t-il renchéri.

Il faut signaler que ces militants étaient dans la rue pour dénoncer la criminalité dans la ville touristique de Goma, capitale du Nord-Kivu. Ces activistes pro-démocratie exigeaient également le départ du maire de Goma, jugé incompétent.

Ils réclament également la libération d’un de leur camarade incarcéré depuis plus de 2 ans à la prison de Munzenze (même ville) pour avoir dénoncé selon eux l’inefficacité de l’état de siège, en vigueur depuis mai 2021.

Ils comptent marcher jusqu’à la mairie et au gouvernorat où Ils prévoient de déposer un mémorendum aux autorités.

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Photo : des militants de mouvements citoyens embarqués dans un pick-up de la police en ville de Goma, le 17 avril 2024