Mahama (Rwanda) : le banditisme s’accentue suite à la misère croissante

Mahama (Rwanda) : le banditisme s’accentue suite à la misère croissante

Le camp de Mahama au Rwanda s’illustre par un banditisme sans nom ces derniers temps. Les articles ménagers et les téléphones sont les plus visés. Les réfugiés craignent que ce yphénomène ne prenne d’autres formes plus graves de criminalité. (SOS Médias Burundi)

De nombreux ménages de ce camp ont déjà rapporté à la police au moins un cas de banditisme.

«Les vivres, les habits ou encore les bouteilles de gaz. Et puis, nous sommes surpris de voir même une marmite de nourriture sur le feu être volée avant même que cette dernière ne soit cuite », raconte un réfugié burundais.

Les réfugiés affirment que ce phénomène s’accentue avec la misère qui gagne de plus en plus les ménages des résidents dudit camp.

« Disons que le banditisme ne date pas d’aujourd’hui, mais pour le moment c’est plus fréquent et inquiétant. Et ce, depuis que la ration a été considérablement réduite au cours des trois derniers mois. Comme le charbon est devenu trop cher et que le nombre de jours que le gaz de cuisine doit durer a été augmenté, les gens se voient couramment voler des gaz », indiquent d’autres chefs de ménage.

Les bandits se munissent des fers à béton aiguisés pendant la nuit et même en pleine journée, surtout quand il pleut. Ces armes blanches leur facilitent « de s’introduire dans une maison ou de forcer un cadenas », comme le dénoncent des réfugiés.

« Personne ne répond au téléphone la nuit s’il n’est pas à la maison car des inconnus peuvent le lui dérober par force. On a beaucoup de cas qui ont été rapportés. Sans oublier des cas d’escroquerie », laissent-ils entendre.

Ils demandent à la police de redoubler de vigilance et de punir sévèrement les bandits pour décourager ce phénomène inédit. D’autres craignent que ces vols ne dégénèrent en assassinats si rien n’est fait pour maîtriser la situation.

Ils jettent le tort aux agences humanitaires comme le HCR de « favoriser ce banditisme » en privant des gens de l’aide, ce qui leur met dans une situation d’incontrôlables car, expliquent-ils, «un ventre affamé n’a point d’oreilles pour respecter les règles».

Ces réfugiés exigent que la quantité de la ration alimentaire soit revue à la hausse, alors que le HCR déplore le manque criant de financements pour justifier des coupures répétitives de rations alimentaires.

Mahama compte plus de 63 000 réfugiés dont plus de 40 000 Burundais, le reste étant des Congolais.

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Photo : un marché au camp de Mahama au Rwanda

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