Musasa : manque d’eau dans le camp de réfugiés congolais
Le camp de réfugiés de Musasa traverse une période particulièrement difficile. La pompe qui alimente le camp en eau potable est à l’arrêt, faute de carburant. Ses occupants disent être désespérés et menacés.
INFO SOS Médias Burundi
Les mères du camp de Musasa situé en commune de Kiremba dans la province de Ngozi ( nord du Burundi) disent éprouver des difficultés pour préparer la nourriture.
« Je n’ai plus d’eau depuis trois jours. Pour avoir un bidon d’eau je dois payer 1000 francs burundais ou échanger un bidon contre 1/2 kg de riz. Mes enfants ne parviennent pas à trouver de l’eau à boire, ils ont soif, ils pleurent tout le temps », témoigne une femme de 10 enfants.
Une autre quadragénaire se lamente.
« Je dépense au moins 3000 francs par jour pour acheter de l’eau. Je n’ai plus rien pour acheter de la nourriture afin de compléter la ration insuffisante que l’on nous donne », déplore une quadragénaire. Elle aussi a des enfants à nourrir.
« C’est une situation très difficile. Nous demandons une aide d’urgence », ajoute-t-elle.
Cette situation n’épargne pas les personnes âgées.
« Je suis vieille, mes jambes sont fatiguées, mais je dois aller chercher de l’eau pour ma famille », explique Batamuriza , 60 ans.
« C’est un véritable calvaire. Je crains pour la santé de mes petits-enfants », se désolete-t-elle.
C’est l’organisation COPED ( Conseil pour le développement et l’éducation) qui s’occupe de la distribution de l’eau dans le camp de Musasa. Elle explique que la pénurie d’eau est due au manque de carburant qui secoue tout le pays.
» La pompe qui alimente le camp en eau potable est à l’arrêt, faute de carburant ». Mais un responsable de cette organisation a rassuré que « nous travaillons d’arrache-pied pour trouver une solution et remettre la pompe en marche le plus rapidement possible ».
« Je comprends que la situation est difficile, mais je veux rassurer les réfugiés. Nous sommes en train de trouver des solutions pour obtenir du carburant et assurer l’accès à l’eau potable dans les meilleurs délais », ajoute-t-il.
Malgré la promesse de l’organisation COPED, les réfugiés restent inquiets. Le manque d’eau représente un danger réel pour leur santé et leur bien-être.
« L’accès à l’eau potable est un droit fondamental « , estime un jeune réfugié installé à Musasa.
Le camp de Musasa est basé en province de Ngozi dans le nord du Burundi. Il abrite plus de 9 mille réfugiés congolais, la majorité étant constituée des membres de la communauté Banyamulenge, visée par un génocide selon plusieurs alertes des organisations de défense des droits humains et experts en droit.
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Des femmes et filles du camp de Musasa sur un point d’eau, août 2024 ( SOS Médias Burundi)
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