Nduta (Tanzanie) : une maison d’un réfugié burundais brûlée

Nduta (Tanzanie) : une maison d’un réfugié burundais brûlée

La maison a été incendiée par l’administration du camp qui reproche à son propriétaire de ne pas suivre les injonctions qui lui sont données.
Le chef de ménage a été condamné aux travaux forcés alors que ses membres dorment à la belle étoile.
(SOS Médias Burundi)

Le chef de ménage est un sexagénaire, burundais, connu sous le nom de Claver Nahimana, surnommé “Musitanteri”. Nahimana habite le village 27 de la zone I. Il a 8 enfants.

Son village est en train d’être délocalisé. Ses occupants sont installés au niveau de la zone III. Le concerné a refusé la nouvelle maison de deux chambres que l’administration lui a donnée car “très vieille et ne pouvant pas contenir sa famille alors qu’il a une femme et des enfants, garçons et filles”.

Il est resté dans sa maison de la zone I.
Des agents de l’administration lui ont rendu visite la semaine dernière et l’ont obligé de quitter l’endroit ou de “rentrer immédiatement au Burundi”.

Quand il a voulu refuser, sa maison a été détruite et brûlée.

“Pour le moment, il lui est aussi reproché de faire le commerce illégal de charbon, ce qui n’est pas le cas”, indique un de ses voisins. Ces derniers déplorent que cette famille vient de passer une semaine sans aucune aide, ses membres étant obligés de dormir à la belle étoile.

Le chef de famille, lui , a été condamné à des travaux forcés au bureau du président du camp et à la position de la police, ce qui rend ses compatriotes furieux. Certains se sont coalisés pour implorer la clémence du président du camp de Nduta, en vain.

Ils craignent que cette famille soit mise sur la liste des rapatriés, une punition qui est d’usage pour toute personne indésirable ou qui est accusée de n’importe quelle infraction, petite soit-elle au camp de Nduta depuis l’annonce de la fermeture de ce camp qui doit intervenir en décembre prochain.

Ces Burundais dénoncent aussi ce qu’ils qualifient de « menaces et pratiques inhumaines qui les poussent au retour forcé avec l’œil impuissant du HCR qui est censé assurer leur protection ».

Actuellement, le camp de Nduta abrite plus de 58.000 réfugiés burundais, selon les derniers chiffres fournis par le HCR.

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Photo : un réfugié burundais devant sa maison à Nduta © SOS Médias Burundi

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