Burundi: les réfugiés congolais reçoivent une assistance financière suite à une rupture des stocks des vivres

Depuis mercredi 4 septembre, les réfugiés congolais vivant au Burundi reçoivent une aide en espèces.Le Programme alimentaire mondial (PAM) explique vouloir combler le vide « parce que la commande des produits alimentaires de l’extérieur risque de tarder à arriver’’.Des bénéficiaires disent être contents mais redoutent la hausse du prix des denrées alimentaires sur le marché local. (SOS Médias Burundi)

Les bénéficiaires sont les réfugiés congolais des camps de Nyakanda, Bwagiriza, Musasa, Gasorwe, Kavumu et ceux qui sont installés sur le site de Musenyi dans les provinces de Ruyigi-Cankuzo (est), Ngozi- Muyinga (nord-est) ainsi que Rutana (sud-est).

« Chaque réfugié ayant au moins 18 ans reçoit 36 000 francs burundais, soit cinq dollars américains », a-t-on appris.

Pour faciliter la distribution, un système biométrique a été mis en place depuis le mois dernier. Chaque famille est représentée par une personne qui se présente avec ses empreintes digitales pour recevoir l’aide.

« Ce système vise à éviter la fraude et à garantir que chaque bénéficiaire reçoit la somme qui lui est due », explique un responsable du PAM.

Il ajoute que les enfants non accompagnés, les élèves et les étudiants se trouvant à Bujumbura, la ville commerciale ou dans d’autres provinces où il n’y a pas de camps de réfugiés, doivent choisir un mandataire.

Les bénéficiaires satisfaits, mais…

Les réfugiés disent être contents de recevoir l’assistance en espèces. Toutefois, ils craignent que le montant ne soit pas suffisant pour affronter les prix sur le marché local.

« C’est bon qu’on nous donne l’argent. Mais cinq dollars ne suffisent pas pour nourrir ma famille. Maintenant nous devons compter sur le marché local, où les prix sont très élevés. Je ne sais pas comment je vais faire », déplore une mère de 4 enfants du camp de Kinama dans le nord-est du Burundi.

C’est aussi le cas d’une mère de deux enfants que SOS Médias Burundi a rencontrée à Muyinga : « recevoir de l’argent me permet de faire un choix de ce qu’on veut manger. Toutefois, le montant est trop petit alors que les prix sur le marché ont considérablement augmenté », dit-elle.

Spéculations sur les prix

Même si les réfugiés reçoivent de l’argent en espèces, ils ont peur que les commerçants risquent de spéculer sur les prix.

En réponse aux préoccupations des réfugiés, le HCR, en collaboration avec l’Office national pour la protection des réfugiés et apatrides (ONPRA), a lancé un communiqué incitant les commerçants de Muyinga et ceux à proximité du camp à vendre leurs produits directement et au prix normal aux réfugiés.

« Seulement, très peu de commerçants ont répondu à notre appel. Ils hésitent encore et craignent que le faible pouvoir d’achat des réfugiés ne rende les transactions non rentables », a remarqué le PAM.

La petite nation de l’Afrique de l’est héberge plus de 86 000 réfugiés congolais, composés par les membres de la communauté Banyamulenge pour la plupart, originaires de la province du Sud-Kivu dans l’est du vaste pays de l’Afrique centrale, qui fait frontière avec le Burundi.

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Photo : des réfugiés congolais sur un point d’eau dans le camp de Musasa au nord du Burundi © SOS Médias Burundi