Zambie : près de 200 sans-papiers burundais extradés
Clôture le weekend dernier, de deux semaines de traque contre les sans-papiers dans la capitale zambienne et ses environs. La police a annoncé que plus de 350 immigrants illégaux dont plus de la moitié d’origine burundaise, ont été extradés vers leur pays d’origine. (SOS Médias Burundi)
La rafle a été baptisée « Clean Up » (nettoyage) par la police zambienne. Elle s’est faite principalement à Lusaka, la capitale ainsi que dans de petites villes situées non loin de la capitale zambienne.
« Le département de l’immigration a arrêté un total de 357 immigrants clandestins présumés de différentes nationalités, dans l’attente d’un examen plus approfondi et de poursuites judiciaires à la suite d’une opération de nettoyage depuis le 4 septembre 2024, dans différents quartiers de Lusaka », explique un communiqué de la police qui mentionne que l’opération a été menée en collaboration avec la police en charge de lutte contre les stupéfiants et le ministère de la santé ainsi que la commission de lutte contre la drogue et le centre national de lutte contre le terrorisme. Selon la police, ce sont les Burundais qui constituent le plus grand nombre des interpellés. Ils sont au nombre de 207. Il y a aussi des Congolais, des Rwandais, des Tanzaniens, des Malawites, des Erythréens, des Zimbabwéens, des Indiens, Égyptiens , des Ougandais, Pakistanais , des Libanais et d’autres personnes qui se réclament comme étant des citoyens zambiens.
Les immigrés clandestins renvoyés chez eux
Plus de 200 immigrés clandestins ont été alors expulsés du pays dans le cadre de cette opération de grande envergure.
Le service des relations publiques du département de l’immigration indique que les personnes expulsées sont « 198 Burundais, 34 Congolais, 16 Tanzaniens, 12 Rwandais et 3 Ougandais ».
L’immigration explique que la majorité d’entre elles ont été appréhendées lors de l’opération conjointe de nettoyage menée dans différents quartiers de Lusaka. « Plus de 280 personnes ont été placées en détention pour diverses infractions à la législation sur l’immigration », ajoutent les services de l’immigration zambienne.
« La plupart des suspects auraient normalement dû être poursuivis en justice, mais le ministère a décidé de les chasser du pays afin de désengorger les établissements pénitentiaires où ils étaient détenus », rassure la police zambienne.
« Le département conserve toujours les 40 bicyclettes abandonnées par leurs propriétaires qui ont fui lors de l’opération conjointe de nettoyage », fait-elle savoir.
Des réfugiés sont comptés parmi les prisonniers.
Une source au camp de Meheba dit qu’une dizaine de réfugiés de ce camp sont en détention pour manque ou expiration de permis d’autorisation de sortie du camp. « Ils sont avec d’autres détenus qui proviennent des autres camps de réfugiés. Dieu merci, ils n’ont pas été refoulés car ayant été identifiés comme des réfugiés », rassure notre source.
Les responsables administratifs et les leaders communautaires au camp de Meheba découragent ceux qui voudraient sortir sans permission pour éviter de cas pareils.
Cependant, les réfugiés déplorent qu’ils peinent à avoir de tels documents ou que des demandes sont rejetées sans motifs valables alors que la plupart d’entre eux veulent aller faire du commerce dans des centres urbains pour gagner la vie.
La Zambie abrite plus de 100 000 réfugiés (dont plus de 10.000 Burundais) répartis dans les camps de Mantapala, Meheba et Mayukwayukwa, ainsi que les réfugiés urbains de Lusaka, la capitale zambienne.
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Photo: des sans-papiers dont des ressortissants burundais en train d’être refoulés par les services zambiens, DR
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