Nduta (Tanzanie) : un présumé violeur d’enfants en liberté
Un sexagénaire, suspect de viol sur trois enfants de moins de six ans du camp de Nduta en Tanzanie, a été libéré après un court séjour en détention. Les parents des victimes crient à l’injustice. (SOS Médias Burundi)
Le sexagénaire vit dans la zone 12, village 6. Il avait été arrêté pour avoir violé trois petites filles de sa communauté.
« C’est l’hôpital de MSF* qui a fait des examens et qui a fourni des preuves à la police pour arrêter le présumé auteur. Accusé par les victimes, le suspect n’a pas nié les faits », indiquent des réfugiés burundais de ce village.
Les parents des victimes disent que le crime se serait commis plusieurs fois sur les mêmes victimes. « Les enfants racontaient d’ailleurs ce qui s’est passé comme des blagues à leurs camarades », ont-ils déclaré, ce qui a réveillé l’attention de ces parents pour exiger des enquêtes.
Les services médicaux confirment ces soupçons après avoir fait des examens.
L’affaire a été portée devant la police qui a détenu le concerné pendant deux semaines. A leur grande surprise, les parents et les voisins ont vu le suspect libre depuis le week-end dernier. Ce qui les a inquiétés.
Ils sont allés demander des explications à la police et cette dernière leur a donné une réponse qui secoue tout le camp de Nduta.
« Si vous voulez une justice équitable, rendez-vous au Burundi, chez vous. Les services judiciaires vous y attendent impatiemment ! », a ricané la police.
Pour le moment, les parents ne savent pas à quel saint se vouer.
« Comment se fait-il qu’un criminel, un violeur sur mineur se la coule douce, soit remercié et applaudi au lieu d’être puni conformément à la loi ! Ils pensent qu’ils nous infligent une punition pour l’avoir libéré, mais loin de-là, plutôt, ils entretiennent et nourrissent une impunité notoire dans leur pays. C’est inadmissible », s’insurgent-ils. Ils exigent aussi des sanctions contre ceux qui ont pris la décision de libérer « un criminel qui assume ses actes ».
Les réfugiés en appellent au secours. Ils invoquent surtout le HCR, des humanitaires en charge de la protection des enfants pour se saisir de ce cas. Ils s’inquiètent que le suspect pourrait se rapatrier pour éviter d’être poursuivi.
« Il s’agit d’une nouvelle forme de pression pour un rapatriement forcé. Mais c’est pire. Ne pas punir des criminels ! » Soulignent des réfugiés burundais qui habitent un camp où toute infraction est sanctionnée par un rapatriement forcé, ce qui est fortement décrié par les occupants de Nduta.
D’après les chiffres du HCR de fin juillet dernier, le nombre de réfugiés burundais à Nduta s’élève à plus de 58 000.
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Photo : des réfugiés burundais en dehors du camp de Nduta en Tanzanie © SOS Médias Burundi
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