Nduta (Tanzania) : l’administration refuse de reconstruire et remplacer les latrines

Nduta (Tanzania) : l’administration refuse de reconstruire et remplacer les latrines

Presque toutes les latrines sont remplies et plusieurs d’entre elles débordent. Les réfugiés alertent et l’administration du camp ferme les oreilles. (SOS Médias Burundi)

Les réfugiés rapportent que dans presque toutes les zones, l’état des lieux des latrines est très critique.

« Certaines sont usées, d’autres remplies jusqu’au bout et d’autres arrivent à déborder jusque dans les voies publiques », déplorent des réfugiés burundais qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.

Pour le moment, le conseil des leaders locaux a saisi l’administration pour éviter le pire et l’apparition des maladies des mains sales, très contagieuses surtout chez les enfants.

« L’on s’attendait déjà à la même réponse ce qui a été le cas », raconte un des leaders locaux.

« Si vous voulez de bonnes conditions de vie, rentrez chez vous avant décembre 2024, il y a un financement pour construire des maisons et de belles latrines chez vous, pas en tout cas ici ! » leur a répondu le président du camp comme l’indiquent désespérément des réfugiés burundais.

Ces Burundais trouvent cette réaction comme une autre forme de contrainte au « rapatriement volontaire », qu’ils qualifient de «forcé ».

Certains ont tenté de creuser « de petits trous pour s’en servir comme lieux d’aisance », mais, ceux-là risquent de lourdes punitions allant jusqu’à être rapatriés par force, regrettent-ils.

Une latrine remplie au camp de Nduta en Tanzanie © SOS Médias Burundi

Les statistiques fournies par le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), une organisation qui construit des maisons et des toilettes pour les réfugiés au camp de Nduta en Tanzanie, montrent que ledit camp « a besoin d’une reconstruction de toutes les latrines».  » Aucune nouvelle toilette n’a été construite ou rénovée durant les 4 dernières années ».

Les groupes de personnes affectées par le manque de latrines, selon toujours la même ONG, comprennent les enfants, les personnes âgées et handicapées, ainsi que les réfugiés les plus vulnérables. Elle craint des maladies liées au manque d’hygiène.

NRC regrette qu’elle n’a pas l’aval de l’administration pour accomplir cette tâche et explique qu’elle n’a même pas d’autorisation de faire entrer au camp du matériel y relatif.

Les agents moniteurs qui faisaient le tour des villages pour faire la relevée des latrines usées ont même été suspendus. « Comment continuer à faire des rapports alors que rien n’est fait », explique un de ces agents.

La situation est pire selon des réfugiés.

«Partout où l’on se promène, on peut voir des excréments humains, les enfants y jouent aisément», ont constaté des reporters SOS Médias Burundi.

« La plupart des réfugiés n’ont pas les moyens financiers de construire des toilettes. Ils préfèrent aller dans la brousse non loin de leur camp, ou attendent la nuit pour faire leur besoin dans les caniveaux ou encore au coin des rues. Ce qui n’est pas sans conséquences », indiquent des réfugiés qui se sont confiés à SOS Médias Burundi.

Les réfugiés burundais demandent aux organisations humanitaires et au HCR de trouver une solution à ce problème qui menace la vie des gens.

Le camp de Nduta compte plus de 58.000 réfugiés burundais.

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Photo : une toilette publique en très mauvais état au camp de Nduta en Tanzanie © SOS Médias Burundi

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