Rwanda/Ouganda : pénurie d’eau potable dans deux camps de réfugiés burundais
Les camps de Mahama au Rwanda et Nakivale en Ouganda accusent un manque inquiétant d’eau potable ces derniers temps. Les raisons sont diverses mais les conséquences sont inquiétantes pour les réfugiés qui demandent une intervention urgente pour éviter le pire.
INFO SOS Médias Burundi
Mahama
Les causes profondes de la rareté d’eau potable au camp de Mahama situé à l’est du Rwanda trouvent racine dans la prolongation de la saison sèche dans cette partie du pays. Depuis l’été dernier, la pluie pleut d’une façon légère. Cela a fait que le niveau d’eau baisse dans la rivière Akagera qui alimente ce camp.
Les ingénieurs de la société « Ayateke Star Company Ltd », responsable de la distribution d’eau potable au camp de Mahama expliquent que « les tuyaux ne peuvent plus avoir une bonne et suffisante source », d’où le manque ou l’instabilité de cette denrée importante dans la vie des réfugiés.
L’autre facteur est que le camp s’agrandit et que les bénéficiaires deviennent plus nombreux que prévu. Il abrite plus de 65.000 réfugiés dont plus de 40 mille Burundais, le reste étant constitué essentiellement de Congolais.
Comme remède, la société distributrice d’eau est en train de réinstaller de gros tuyaux en tenant compte du niveau d’eau de la source qu’est la rivière Akagera, ce qui fait que les robinets du camp restent secs actuellement.
« Nous sommes vraiment malheureux, nous pouvons passer une semaine sans aucune goutte d’eau. Vous vous imaginez la suite et les conséquences pour la cuisine, l’hygiène. Nous craignons des maladies des mains sales », racontent des réfugiés.
Réhabilitation des tuyaux d’alimentation en eau potable au camp de Mahama au Rwanda ( SOS Médias Burundi)
L’administration du camp essaie d’alterner la distribution sur les robinets publics par villages.
« Sur un robinet, tu peux y passer deux jours sur une ligne, et tu ne peux avoir qu’un seul bidon de 20 litres pour laisser les autres avancer sur la ligne », indique un réfugié burundais qui affirme que beaucoup de gens préfèrent puiser l’eau de la rivière Akagera qui est « très sale ».
Les activités scolaire et sanitaire sont aussi paralysées dans le camp suite à cette pénurie d’eau potable, a remarqué un reporter SOS Médias Burundi.
Les réfugiés recommandent au HCR de suivre de près cette question qui risque de paralyser toute la vie au camp de Mahama et pour une durée indéterminée.
Nakivale
La zone la plus touchée est celle de « Juru ». Deux semaines viennent de s’écouler sans aucune goutte d’eau dans les robinets publics, selon des réfugiés.
C’est au moment où une nouvelle société venait d’installer de nouveaux robinets pour distribuer de l’eau potable en abondance, moyennant des paiements.
« Nous puisons l’eau salée du lac Nakivale. D’abord le lac est très loin du camp, ensuite elle est très sale, et aussi salée mais nous sommes obligés de la boire, nous l’utilisons pour la cuisson et la lessive également ”, déplorent des Burundais qui disent craindre des maladies liées au manque d’hygiène.
Des lignes de bidons dont les propriétaires attendent l’eau potable sur un robinet au camp de Mahama au Rwanda ( SOS Médias Burundi)
Sur un robinet qui arrive à fournir au moins de l’eau, on y trouve un très grand nombre de gens en attente de puiser.
« Et des fois, il peut y avoir des bagarres et donc cette pénurie est aussi source d’insécurité, de viols sexuels sur mineurs qui vont puiser de l’eau pendant la nuit, etc », fait savoir un leader communautaire.
Selon une source médicale, il y a beaucoup de cas de diarrhée chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. La gestion et la distribution d’eau potable dans le camp de Nakivale est confiée à une ONG locale.
Ses responsables parlent d’un manque de budget pour l’achat du carburant des moteurs de pompage d’eau, ce qui est, expliquent-ils, à l’origine de cette pénurie.
Les réfugiés demandent au HCR de débloquer la situation qui hante une grande partie du camp qui abrite plus de 140.000 réfugiés dont plus de 33 mille Burundais.
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Des réfugiés qui attendent de l’eau sur un robinet au camp de Nakivale en Ouganda ( SOS Médias Burundi)
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