Jean Bigirimana : la famille du journaliste veut procéder aux levées de deuil

Jean Bigirimana : la famille du journaliste veut procéder aux levées de deuil

Kigali (Rwanda). Trois ans que le journaliste d’Iwacu est porté disparu. Un drame qui a plongé son épouse et leurs deux enfants dans une profonde solitude. La famille veut désormais organiser des cérémonies de levée de deuil « pour tourner la page ». Entretien exclusif SOS Médias Burundi.

Godeberte Hakizimana, la femme de Jean nous accueille dans une maison modeste qu’elle loue au milieu d’un quartier modeste de la capitale rwandaise. Elle s’y est établie avec ses deux garçons en juin 2017. Un exil forcé après avoir reçu des menaces quand elle résidait encore à Bujumbura.

L’entretien démarre sur sa vie aujourd’hui, celle de ses enfants, l’exil et puis des sujets de rien pour se détendre avant d’aborder la terrible absence.

Trois ans, c’est une longue période. Très longue même. J’ai perdu tout espoir de le retrouver vivant ou mort. Il n’y aura pas de miracle. Mais bon, pour le moment nous nous sommes habitués à la solitude. Nous sommes sur le point de tourner la page, même si ce n’est pas chose facile.

Godeberte Hakizimana

Levées de deuil

Madame Hakizimana veut organiser des cérémonies traditionnelles qui suivent la mort de quelqu’un comme dans la culture burundaise.

Je veux commencer une autre étape de ma vie. Et pour ça, je dois d’abord procéder aux levées de deuil, partielle et/ou définitive. Le problème que je rencontre est toujours le même, un manque de moyens.

G.H

La jeune femme souhaite également qu’on l’aide à tourner la page pour « tranquilliser » ses deux fils.

Au travers des discours prononcés et des messages adressés, mes enfants comprendront que finalement leur père est parti pour ne plus revenir. Car même, si j’essaie toujours de leur expliquer où est allé mon mari, cela ne suffit pas. Nous ne l’avons pas enterré avec dignité, ces cérémonies doivent au moins avoir lieu.

G.H

La famille de notre confrère lance d’ailleurs un appel. Elle demande aux associations des médias et organisations des Droits de l’homme un accompagnement financier afin de concrétiser son projet.

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