La fondation Nshamaje M. appelle la Tanzanie à respecter les conventions internationales sur les réfugiés
La fondation Nshamaje M. dénonce la récente décision des autorités tanzaniennes de rapatrier les réfugiés burundais contre leur gré et en violation des conventions internationales. Dans une lettre, la fondation demande au président de la République Unie de Tanzanie de vérifier la légalité de la mesure prise. (SOS Médias Burundi)
Dans une lettre adressée au Chef de l’Etat tanzanien, la fondation Nshamaje M. dit être préoccupée par la décision de rapatrier les réfugiés burundais qui sont sur son territoire en violation des conventions qu’elle a ratifiées dont la convention sur les réfugiés de 1951 et la convention de l’Organisation de l’unité africaine sur les réfugiés de 1961, toutes ratifiées par la Tanzanie respectivement en 1964 et 1975.
Les deux conventions mettent en avant « l’aspect volontaire » du réfugié qui doit être respecté avant son rapatriement.
«Nous réitérons le principe légal qui sous-tend les deux conventions sur les réfugiés, selon lequel il est du droit fondamental de tout réfugié de décider quand rentrer, et cette décision est basée sur un choix libre et éclairé et nous rappelons que le gouvernement tanzanien a la responsabilité d’intervenir pour assurer la sécurité et la protection des réfugiés burundais», précise la lettre du 31 août dernier.
Le président de la fondation basée à Londres, Pacelli Ndikumana, demande à John Pombe Magufuli de vérifier la légalité de la décision.
« Nous nous attendons également à ce que vous puissiez vérifier la légalité de ce mémorandum illégal et de la décision de rapatriement prise par le ministre de l’Intérieur, afin de respecter les conventions internationales sur les réfugiés auxquelles la Tanzanie a souscrit ».
Citant les rapports du HCR, des autres organisations indépendantes et des informations des médias, la fondation Nshamaje M. rappelle des conditions difficiles auxquelles les réfugiés Burundais font face.
«Malgré les pires conditions de vie jamais enregistrées par le HCR, combinées à un climat de terreur, de persécution et de harcèlement exercés par des policiers et des fonctionnaires voyous dans les districts hôtes, les réfugiés burundais en Tanzanie ont préféré vivre dans une situation aussi dure et précaire plutôt que de rentrer au Burundi”, poursuit le document.
La lettre précise que la Tanzanie est historiquement connue pour son accueil à tous ceux qui fuient les persécutions ou l’intolérance politique dans leurs pays d’origine. Ce pays de la Communauté Est Africaine devrait, ajoute la lettre copiée à Filippo Grandi, haut commissaire du HCR, assister les réfugiés actuels comme il l’a fait pour leurs compatriotes dans le passé dont la plupart sont au pouvoir actuellement.