Minembwe (RDC) : l’armée congolaise accusée de ne pas sécuriser les Banyamulenge

Minembwe (RDC) : l’armée congolaise accusée de ne pas sécuriser les Banyamulenge

Depuis quelques temps, des combats intenses sont rapportés à Minembwe et dans d’autres localités du Sud-Kivu. Plusieurs centaines des Banyamulenge se sont déplacés. Dans ces combats qui font intervenir aussi des rebelles burundais, l’armée congolaise est pointée du doigt pour ne pas intervenir à temps. (SOS Médias Burundi)

Ces combats sont pour le moment rapportés dans les localités de Minembwe et Itombwe au Sud-Kivu. Plusieurs centaines de personnes, essentiellement des Banyamulenge, ont fui craignant pour leur vie.

La société civile accuse l’armée congolaise de ne pas opérer contre les rebelles.

“Nous avons des informations sûres que les rebelles Maï-Maï qui sèment la terreur ici sont soutenus par l’armée congolaise. La preuve en est que des fois, ces rebelles passent tout près des positions militaires des FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) pour attaquer des populations paisibles”, déclare un défenseur des Droits de l’Homme à Minembwe.

Des acteurs de la société civile et des habitants disent ne pas comprendre la stratégie des FARDC qui, selon eux interviennent souvent tardivement. “Samedi dernier, un certain Muragizi Damien a été tué tout près du camp militaire à Rugezi, des femmes ont été violées, plusieurs maisons ont été brûlées et plusieurs vaches volées. Mais l’armée n’est pas intervenue. Pourquoi?”, s’interrogent-ils.

Les chefs locaux quant à eux pointent du doigt des groupes d’hommes armés parlant Kirundi. « Aidés par ces Burundais, les Maï-Maï ont commis des atrocités à Kivogerwa, non loin des positions militaires de Mikenke, Bukunji et Marunde. Là aussi, l’armée régulière est intervenue après le forfait », affirment des sources locales.

Dans ces localités, des militaires confient qu’ils n’ont pas encore eu l’ordre de tirer sur les rebelles Maï-Maï sauf en cas d’agression des lieux stratégiques ou des positions militaires. Ces instructions auraient été données par le commandant de la région militaire du Sud-Kivu.

Ces informations sont aussi confirmées par les Banyamulenge, habitants des localités de Kabara, Kamombo, Kipupu qui disent avoir alerté l’armée le 10 octobre dernier sans recevoir aucune intervention.

« C’est aussi le cas des pillages et tueries qui ont été perpétrés par les rebelles Maï-Maï le 14 septembre dernier à Irumba et Kivumu. L’armée n’a même pas fait signe de se soucier de notre sécurité”, regrette un responsable administratif de la localité de Bidegu.

Le bilan officiel des combats n’est pas encore connu. Mais, les chefs locaux de la communauté Banyamulenge indiquent que plus de 100 personnes ont déjà perdu la vie, plus de 35 000 vaches pillées et plus de 160 maisons brûlées.

Des administratifs accusent des éléments des mouvements Red-Tabara et FNL d’agir du côté des rebelles congolais Maï-Maï.

Les Red-Tabara ont toujours démenti leur participation dans des opérations qui visent des populations civiles.

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