Les prix des vivres grimpent énormément à Kirundo

Les prix des vivres grimpent énormément à Kirundo

À Kirundo (nord du Burundi), les prix des vivres ont considérablement grimpé ces derniers jours au marché. Des acheteurs s’inquiètent du phénomène qui les surprend après seulement quelques semaines de récolte.  Ils craignent le pire dans les jours à venir. (SOS Médias Burundi)

Au marché de Bushaza qui se trouve au chef-lieu de la province de Kirundo, la zone réservée à la commercialisation des produits alimentaires est beaucoup plus fréquentée.

Des gens qui viennent s’approvisionner se plaignent que les produits vivriers sont tellement chers qu’ils sont obligés de réduire la quantité à acheter.  «Les prix des produits vivriers nous inquiètent. Il est incompréhensible de voir comment sont fixés les prix alors que la saison de récolte vient juste de se clôturer.  En plus, il n’y a pas vraiment d’argent, c’est un phénomène qu’on ne comprend pas », s’étonne une mère rencontrée au marché de Bushaza.

Des commerçants disent que la flambée des prix est dûe à la mauvaise récolte pendant cette saison.  «Le prix du riz dénommé Kirundo produit dans la région tourne autour de 1800 Fbu le kg, une majoration d’au moins quatre cent francs par rapport au prix appliqué l’an dernier à la même période. Le riz importé de la  Tanzanie s’achète à 3000 Fbu le kg. Le problème ,c’est le faible pouvoir d’achat de la population », disent-ils.

Des habitants de Kirundo ont confié à SOS Médias Burundi qu’il y a risque d’une malnutrition chronique. «Voyez, même les produits de base sont concernés par la hausse de prix. La qualité de haricot le moins cher s’achète à 1000 Fbu par kg au moment où un kg de pomme de terre dépasse 800Fbu. Ça fait peur », racontent-ils.

Des avis divergent quant à la cause de la flambée des prix.

Effets d’aléas climatiques ?

«Le prix du riz ne peut que grimper car la récolte a été mauvaise. Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la localité ces derniers mois ont emporté de vastes champs de riz dans les marais. Elles ont aussi endommagé des champs de haricot et d’autres cultures », expliquent des habitants rencontrés au quartier de Murama au chef-lieu de la province.

Face à cette situation, l’autorité administrative affirme avoir déjà commencé à sensibiliser  la population à ne pas déverser toute sa récolte sur le marché.

Toutefois, il semble que  le message n’a pas été bien saisi. De petits véhicules se font remarquer entrain de charger des sacs de haricots au marché de la province. Après le chargement, ces véhicules prennent la direction de la province voisine de Ngozi avec au moins une demie tonne de haricots par tour, signale un chauffeur.

Selon certains habitants de la localité, le phénomène de surcommercialisation des productions influencerait  la montée en flèche des prix. Jadis grenier du Burundi, la province de Kirundo connaît ces dernières années des famines répétitives.

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