L’ancien président de la République Domitien Ndayizeye désigné candidat présidentiel de la coalition Kira Burundi
L’ancien président du Burundi pendant la période de transition au Burundi va représenter la coalition Kira-Burundi à l’élection présidentielle du 20 mai prochain. Dans une conférence de presse, Domitien Ndayizeye a déploré la situation socio-politico-sécuritaire actuelle du pays par rapport à celle de 2005 avant la prise de pouvoir par le CNDD-FDD. (SOS médias Burundi)
Selon Domitien Ndayizeye, le pays a connu un recul si du moins l’on compare la situation de 2005 à celle d’aujourd’hui, 15 ans après le changement de régime.
Pour lui, les Burundais avaient espéré que l’Accord d’Arusha leur permettrait de vivre en harmonie en vain. Il estime que rien n’a avancé depuis 2005.
L’ancien président du Burundi a critiqué le comportement de certains politiques qui, selon lui au lieu de rassembler attise la haine entre compatriotes. «À notre époque, on cherchait à rassembler les membres de tous les partis politiques, à promouvoir le respect des droits de l’homme mais voilà qu’aujourd’hui, et les hutus, et les tutsi s’entretuent, et dans plusieurs provinces c’est le désordre, vous avez suivi les cas de Bujumbura(ouest du Burundi), Muyinga, Kirundo (nord-est)et partout ailleurs”, a-t-il dit, faisant allusion aux récentes attaques et exécutions extrajudiciaires rapportées en province de Bujumbura dernièrement et les persécutions contre des opposants dans différentes régions.
M.Ndayizeye a aussi fustigé le chômage auquel font face des Burundais alors que le pays est toujours sous développé. «Plusieurs Burundais sont dans les rues. Cela ne devrait pas exister dans un pays pauvre comme le Burundi. Plutôt, ces chômeurs constitueraient une main d’œuvre qui devrait s’atteler aux travaux de développement. Voilà qu’aujourd’hui par manque d’occupation, des citoyens sont toujours envoyés dans les manifestations, d’autres sur des collines pour rançonner les gens, d’autres font la collecte des cotisations forcées pour acheter les vaches à donner aux autorités ».
L’ancien président de la République estime que les autorités devraient garantir un environnement favorable aux activités qui doit commencer par le respect des droits de l’homme et la garantie des libertés publiques.
M. Ndayizeye devient le 14 ème candidat pour la présidentielle de mai prochain. Il a dirigé le Burundi entre 2003 et 2005 pendant la période de transition après avoir occupé le fauteuil de vice-président durant 18mois. Il a été arrêté en août 2006 en compagnie de son ancien vice-président Alphonse Marie Kadege, accusés de préparer un coup d’État. Les deux seront blanchis le 15 janvier 2007.
Cet intellectuel Hutu avait essayé de réconcilier les Tutsi et Hutu (deux ethnies plus dominantes au Burundi) durant ses deux ans et quatre mois de pouvoir. La plus grande tragédie sous son régime aura été les massacres des réfugiés banyamulenge à Gatumba (ouest du Burundi) non loin de la frontière avec la RDC en août 2004. Une attaque attribuée aux rebelles du FNL (Front National de Libération) avait fait 166 morts à l’époque.
