Des militants du CNDD-FDD ont empêché l’ouverture d’une permanence du CNL à Giteranyi
Samedi 29 février,des militants du parti CNL avaient répondu à un rendez-vous d’ouverture d’une permanence de leur parti sur la colline de Ngomo dans la commune de Giteranyi en province de Muyinga (nord-est du Burundi). Toutefois l’activité a été sabotée par des Imbonerakure de la localité. Des responsables du CNL ont finalement décidé le report d’ouverture de leur local. Ils crient à l’intolérance politique qui perdure à la veille des élections de mai 2020. (SOS Médias Burundi)
Selon nos sources, le parti CNL devrait ouvrir solennellement une permanence collinaire à Ngomo, dans la commune de Giteranyi samedi dernier.
Toutefois, des jeunes du parti au pouvoir, le CNDD-FDD ont perturbé l’événement jusqu’à empêcher que l’activité ait lieu. «Des Imbonerakure se sont rassemblés au même endroit entonnant des chants du parti CNDD-FDD. À ce moment, il était fort probable qu’il y ait une confrontation entre le groupe d’Imbonerakure et celui de plusieurs militants du CNL qui s’étaient apprêtés à l’activité », expliquent certains témoins de la scène.
D’après les responsables de la principale formation politique d’opposition à Muyinga, il a fallu céder pour éviter le pire. «Pour éviter d’éventuels accrochages entre nos militants et des jeunes Imbonerakure qui apparemment étaient déterminés et soutenus par l’autorité, nous avons fait preuve de retenue et avons reporté l’activité », disent-ils.
«Nous savons que c’était un piège car chaque fois qu’il y a violence ou affrontements, l’autorité saisit l’occasion pour faire emprisonner nos militants », a dit à SOS Médias Burundi un responsable local du CNL avant d’ajouter qu’ils ont demandé à leurs militants de rentrer paisiblement chez eux.
À Muyinga, des jeunes du parti au pouvoir jurent qu’ils vont lutter bec et ongles pour empêcher aux opposants dits «ibipinga » d’implanter des adresses publiques sur les collines.
Depuis l’an passé, plusieurs personnes ont été blessées dans des affrontements entre militants du CNL et ceux du parti au pouvoir, le CNDD-FDD.
En août 2019, une bagarre entre des membres des deux partis a coûté la vie à un opposant. Deux mois plus tard, le tribunal de Muyinga a condamné à la prison à vie quatre jeunes Imbonerakure qui ont été reconnus coupables de sa mort.