Montée préoccupante de la violence à l’approche des élections au Burundi

Montée préoccupante de la violence à l’approche des élections au Burundi

18 organisations internationales et nationales de défense des droits de l’homme œuvrant en exil se disent préoccupées par la montée des tensions qui font craindre des confrontations violentes. En outre, elles dénoncent plusieurs actes d’intimidations commis principalement par des membres et des sympathisants du parti au pouvoir, le CNDD-FDD. Des officiels burundais ont choisi le réseau social « Twitter » pour répondre. Ils accusent l’Occident d’être mécontent que le Burundi tient toujours debout malgré la suspension de ses aides. (SOS Médias Burundi)

Au cours des trois derniers mois de l’année 2019, précisent ces organisations, 47 cas d’assassinats, 102 cas d’arrestations arbitraires et 15 cas de tortures ont été enregistrés au Burundi.

Dans leur déclaration, ces organisations condamnent avec fermeté la confirmation en appel de la condamnation de l’activiste Germain Rukuki à 32 ans de prison, son emprisonnement en raison de son travail au sein de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture)-Burundi.
Pour rappel, l’activiste Rukuki a été condamné l’an passé. Elles condamnent aussi le maintien en détention de Nestor Nibitanga de l’APRODH (Association Burundaise pour la Protection des Droits Humains et des Personnes Détenues) condamné à 5 ans de prison.
Son jugement a été prononcé en 2018.

Elles s’insurgent aussi contre l’emprisonnement des quatre journalistes du groupe de presse Iwacu condamnés à deux ans et demi en janvier dernier.

La déclaration dénonce aussi la fermeture des radios internationales BBC et VOA interdites d’émettre sur le territoire national depuis le 26 mars 2019.

Enfin, ces organisations dénoncent la montée de l’intolérance politique et des discours de haine nourris par le travail controversé d’exhumation des restes des victimes des massacres de 1972.

La composition de la CVR (Commission Vérité et Réconciliation) est aussi mise en doute par les signataires du document. La commission est accusée de n’être composée que par des membres et commissaires proches du CNDD-FDD, le parti au pouvoir.

Cette déclaration a été rendue publique hier à Genève lors de la 43 ème session du conseil des droits de l’homme à l’occasion d’un dialogue interactif avec la commission d’enquête sur le Burundi.

Le document appelle le conseil à continuer de suivre de près la situation des droits de l’homme au Burundi et précise qu’il y a risque d’intensification de la crise dans ce contexte des élections de 2020.

Les officiels burundais ont choisi le réseau social Twitter pour répondre.

Le conseiller principal du président Pierre Nkurunziza chargé de la communication n’y va pas par quatre chemins. Sur son compte twitter, il a accusé les occidentaux « d’être courroucés de voir le Burundi demeurer en bonne santé financière en versant régulièrement et à temps les salaires, en organisant avec des ressources intérieures les élections référendaires en 2018,et celles générales en 2020 ».

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