Plus de 240 personnes placées en quarantaine à Ngozi dans un centre improvisé

Plus de 240 personnes placées en quarantaine à Ngozi dans un centre improvisé

Ils sont 242 individus à avoir passé la nuit à l’école paramédicale de Ngozi (nord du Burundi). 187 d’entre eux sont passés par la frontière de Kanyaru Haut dans la province de Kayanza (nord du Burundi) au moment où 55 sont entrés par celle de Nemba- Gasenyi dans la province de Kirundo (nord). Placés à l’école paramédicale de Ngozi, leurs proches dénoncent les mauvaises conditions dans lesquelles ils sont. ( SOS Médias Burundi)

Les derniers sont arrivés aux environs d’une heure et demi de ce lundi au centre de l’école paramédicale de Ngozi. Ils ont été transportés par des camions de la police et de l’armée pour quitter la frontière.

Leurs familles dénoncent des mauvaises conditions de vie dans lesquelles ils sont. Plus de 70% sont des élèves ou des étudiants. Les personnes regroupées dans cette école vivent dans la précarité.

« On a quitté le Rwanda parce que les campus universitaires ont été fermés à cause du coronavirus. Arrivés au Burundi, les autorités burundaises ont refusé de nous accueillir. On est resté dans la zone tempo jusqu’à 22h en attendant une équipe médicale venant de Bujumbura. L’équipe en soi n’a rien fait à part nous donner un formulaire à remplir. C’est vers 22h30 qu’on a été acheminés à bord des camions militaires, les uns entassés sur d’autres comme des bêtes en direction de l’école paramédicale de Ngozi. Là on nous a dit qu’on est mis en quarantaine sans trop d’explications », nous a fait savoir une étudiante de l’une des Universités de Kigali.

D’autres membres de l’équipe à l’instar de ce jeune homme dénoncent le fait qu’ils n’ont rien mangé depuis hier et que des personnes malades n’ont pas été autorisées d’acheter des médicaments. « Depuis hier, on a rien mangé, la plus part ont dormi à la belle étoile. Ce centre n’a aucune assistance médicale. Même ceux qui souffrent des maladies chroniques ont été interdits d’acheter des médicaments. On est dans une sorte de prison. Les policiers qui nous gardent menacent de nous tirer dessus si on s’approche du portail. On a faim et on manque de tout. Si rien n’est fait, on va tous succomber suite aux mauvaises conditions dans lesquelles nous sommes. Il n’y a ni nourriture, ni hygiène et ni médicaments…, » ajoute un autre jeune étudiant.

« On a empêché à nos familles de nous assister. Des policiers ont menacé nos proches de les tuer ou les mettre en quarantaine s’ils s’approchent de nous alors qu’on a jamais été testé positif « , se lamente une jeune fille.

Les individus qui ont passé la nuit à l’école paramédicale de Ngozi disent aussi qu’il n’y a pas assez d’espace pour dormir. » On était entassé les uns sur les autres, deux personnes dormaient sur un matelas de 90 cm. On se relayait pour dormir, on est tellement nombreux », témoigne une jeune mère.

Sur les 242 personnes confinées à Ngozi, plus de 70% sont des élèves et étudiants, selon nos sources. Jusqu’à ce lundi dans l’avant midi, aucun médecin ni infirmier ne s’était rendu sur le centre. Les élèves de l’école ont été envoyées dans d’autres provinces comme Gitega (centre) et Muyinga (nord-est).

Contacté, le gouverneur de Ngozi nous a indiqué que la question a été soumise au ministère de la santé.
Il reconnaît toutefois les failles dans ce centre d’accueil. Du côté du ministère, ils nous ont promis de s’exprimer ultérieurement.

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