Grognes des anciens combattants handicapés à Kayanza

Grognes des anciens combattants handicapés à Kayanza

Des anciens combattants de la province de Kayanza ( nord du Burundi) affirment vivre dans la précarité. Ils sont dépourvus de tout, sans aucune assistance médicale et sociale, la plupart commence à être emportée par des maladies liées à leur handicap. (SOS Médias Burundi)

Les uns ont servi la nation en tant que militaires, d’autres ont combattu du côté des groupes rebelles et ont été démobilisés. Aujourd’hui, ils éprouvent les mêmes difficultés. Ils demandent au gouvernement de les assister.

« Le gouvernement m’avait promis qu’il allait s’occuper de moi car je suis un des vulnérables. Cela fait dix ans que je ne suis pas soigné, j’ai développé un cancer parce que mes plaies n’ont pas été soignés. Quand je me rends à l’hôpital, on refuse de me soigner, je suis en train de mourir à petit feu alors que j’ai servi 20 ans dans l’armée burundaise », déplore Melchior un ancien sergent de l’ancien armée régulière (ExFab) rencontré chez lui dans un taudis au chef lieu de la commune de Gahombo dans la province de Kayanza.

« Mes deux jambes ont dû être amputées par manque de suivi et d’assistance adéquats. Aujourd’hui, les éclats de grenades logent toujours un peu partout dans mon corps et m’empêchent de dormir. À cela s’ajoute la misère dans laquelle nous sommes avec ma femme et nos quatre enfants. Je préférerais mourir au lieu d’assister à leur souffrance sans pouvoir rien faire », s’indigne Marcel, un ancien officier de l’ancienne rébellion du CNDD-FDD, démobilisé avec le grade de major.

Des associations de défense des droits des anciens combattants jettent le tort au ministère qui s’occupe de leurs questions.

« Les anciens combattants ont été abandonnés car la nouvelle force de défense nationale du Burundi qui devrait les suivre,ne les traite pas comme il se doit alors qu’il ya un budget alloué à eux », s’indigne Cassien Bizabigomba, président de l’association des anciens militaires handicapés de l’ancienne armée régulière.

Même son de cloche chez les associations des anciens rebelles handicapés.

« Un ancien combattant en situation de handicap est devenu actuellement un citoyen de seconde zone alors qu’il a beaucoup contribué dans la reconstruction de notre pays. Nous enterrons un à un des anciens combattants suite à la négligence du ministère de la défense et des anciens combattants », a fait savoir Minani président de l’association nationale des anciens combattants handicapés (Anacoh).

Le ministère de la défense rejette ces accusations.

« Plusieurs structures ont été mises en place pour suivre de près les préoccupations des anciens combattants handicapés et nous attendons une nouvelle loi qui va nous permettre de mieux les assister. Nous sommes au courant de leur situation malheureuse et nous nous battons pour satisfaire leurs besoins », a précisé Floribert Biyereke, porte parole de l’armée burundaise.

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