Camp de Nakivale (Ouganda) : nouveau bilan de l’intervention policière début avril ; trois morts dont un enfant et deux réfugiés burundais

Camp de Nakivale (Ouganda) : nouveau bilan de l’intervention policière début avril ; trois morts dont un enfant et deux réfugiés burundais

Au moment du drame dans la nuit du 5, 6 avril derniers, dans la confusion, il avait été rapporté le décès de trois Burundais et d’un Congolais. Mais notre enquête nous amène à revoir le bilan. (SOS Médias Burundi)

SOS Médias Burundi a investigué. Nous avons remonté plusieurs pistes. Dans les villages du camp : Kabazana A, Kashojwa B et Ruhoko. Nous avons ensuite interrogé des témoins de la scène, des proches des victimes, des policiers et des gardiens de Nakavile.

Bagarre

Les coups de feu des policiers ont retenti au sein du centre de réception des nouveaux demandeurs d’asile situé dans le village de “Kabazana”, rebaptisé “Ku Kibati”.

C’était la distribution des repas. Un certain Wilson, employé du HCR a annoncé que seuls les réfugiés enregistrés pouvaient être servis. Mais de nouveaux arrivants non encore enregistrés se sont sentis lésés. Ils ont voulu eux aussi être servis, c’est alors qu’une bagarre a éclaté.

Des témoins

Une enfant tuée

La police est rapidement intervenue. « Les policiers ont tiré à balles réelles dans la foule qui s’est aussitôt dispersée. Certains des réfugiés ont été chassés à coups de fouets. Il est seulement resté quatre corps gisant dans le sang, trois hommes et une petite fille d’au moins 2 ans», relatent nos observateurs. Et de préciser : « Un autre a été blessé et laissé pour mort. Il a été finalement transporté à l’hôpital de Mbarara ». Ce dernier a appris que la police était à sa recherche. Depuis, il vit clandestinement.

Victimes identifiées

Il avait 27 ans, Abdul Misago était originaire de Kiremba (province de Ngozi, Nord-Burundi). L’enfant tuée s’appelle Aisha Kayisire. Elle est née à Bukavu (RDC). La troisième victime n’a pas été identifiée, sa carte d’identité n’a pas pu être retrouvée. Toutefois, elle résidait probablement dans un autre village que celui où a eu lieu la tuerie.

Enterrement en catimini

Deux des corps ont été enterrés à la hâte non loin du centre d’accueil. D’après nos informations, la police s’en est chargée elle-même. L’homme dont l’identité est inconnue a été inhumé à Nyakagando, toujours dans le camp de Nakivale.

Un appel d’un groupe de réfugiés a été lancé pour la personne ayant survécu. Inquiet pour sa sécurité et encore avec de profondes séquelles, le jeune homme a besoin d’une assistance spéciale.

Le camp de Nakivale se trouve dans le district d’Isingiro. Il s’étale sur une superficie d’environ 185 km2. 110.000 réfugiés dont près de 40.000 Burundais y vivent aux côtés de Congolais, Rwandais, Somaliens, Sud-soudanais et Érythréens principalement.

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Photo : des réfugiés burundais au centre d’accueil de Kabazana (camp de Nakivale)

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