Cibitoke: plus 15 corps découverts à la rivière Rusizi en moins d’un mois
Au moins 16 cadavres ont été aperçus dans la rivière Rusizi séparant le Burundi et la RDC ou sur ses bords depuis la première semaine de ce mois. Des habitants disent être « terrifiés » et demandent une enquête indépendante. Le gouverneur de Cibitoke indique que les victimes n’ont pas été identifiées.
Toutefois, Carême Bizoza rassure que la police a ouvert des enquêtes. (SOS Médias Burundi)
Selon nos sources, les corps ont été aperçus aux pieds des collines de Rusiga et Kaburantwa, en zone de Cibitoke dans la commune de Rugombo, respectivement sur les transversales 9, 10 et 6, ainsi qu’au pied de celle de Ndava, en zone de Ndava sur les transversales 4,5 et 6 dans la commune de Buganda.
C’est dans la province de Cibitoke (nord-ouest du Burundi).
Les récentes découvertes macabres remontent à samedi dernier. Six corps (des hommes ) en décomposition ont été repêchés sur la Rusizi, au niveau de la colline de Ndava. Ils flottaient sur la rivière, selon des témoins oculaires.
« C’est devenu une routine. Chaque fois, nous surveillons pour voir s’il n’y a pas de nouveau corps. Mais, ce qui s’est passé samedi dernier ne s’était jamais produit avant. Six corps ont été charriés par la rivière en même temps. Comme d’habitude, les autorités administrative et policière nous ont intimés l’ordre de les enterrer immédiatement. Depuis le début du mois, nous avons déjà compté au moins 16 cadavres », disent des habitants.
Selon une source militaire dans la zone qui a parlé sous couvert d’anonymat (parce qu’elle n’est pas autorisée de parler à la presse), le nombre de cadavres serait de loin supérieur à celui rapporté par des riverains.
« En patrouille dans la vallée, nous apercevons souvent des corps au bord de la rivière. Nous avons reçu l’ordre de les pousser dans l’eau pour qu’ils soient hors de vue », affirme-t-elle.
Des habitants de Rugombo et Buganda disent être « terrifiés » et demandent une enquête indépendante. Ils ajoutent être « surpris par le silence des autorités provinciales ».
Un jeune Imbonerakure qui a requis l’anonymat a révélé à notre rédaction que des gens sont emmenés vivants par des véhicules des renseignements burundais en provenance de Bujumbura avant d’être tués et jetés dans la rivière Rusizi.
Des habitants et élus locaux restent sur la soif de savoir qui sont les victimes.
Le gouverneur de province de Cibitoke confirme avoir entendu que des découvertes macabres ont recemment eu lieu.
Carême Bizoza rassure que les victimes ne sont pas originaires de sa province, encore moins des Burundais.
Et d’ajouter, « On donne l’ordre de les enterrer car des corps en décomposition peuvent contaminer les habitants proches de la rivière ».
Seule une victime a déjà été identifiée.
C’est une femme originaire de la commune de Gihanga (province de Bubanza, ouest).
Son corps avait été découvert à Ndava le deux octobre.
Sa famille a indiqué à notre reporter qu’elle avait été enlevée par des individus qui l’ont appelé à son téléphone portable pour un rendez-vous.
Le gouverneur de Cibitoke affirme que les forces de l’ordre ont ouvert des enquêtes pour établir la lumière sur ces découvertes macabres.
_______________
Photo : pied de la colline de Ndava en commune de Buganda sur les transversales 4 et 5, à côté des bords de la rivière Rusizi
About author
You might also like
Ntega : neuf femmes tuées par leur mari en une année
Des habitants de la commune de Ntega en province de Kirundo (nord du Burundi) ont demandé que la peine de mort soit rétablie pour exécuter toute personne qui commet un
Nord-Kivu: plus de 200 civils tués en l’espace d’un mois à Beni
Dans le secteur de Ruwenzori, territoire de Beni en province du Nord-Kivu (est de la RDC), plus de 200 personnes ont été tuées en un mois. C’est du moins le
Gitega : un détenu mortellement frappé à la prison centrale
Léonidas Ngendanzi est mort le soir du 14 mai. Il a succombé à ses blessures après avoir été tabassé le même jour par des détenus sous les ordres d’un responsable